Colombie: les Eglises lancent un programme d'accompagnement des victimes de la violence
« Les Eglises ont désormais pour tâche de briser le silence et de communiquer toutes les atrocités qui se déroulent en Colombie », a déclaré au correspondant d'ENInews le 18 octobre le pasteur Carlos E. Ham, responsable de programme pour la diaconie et la région Amérique latine et Caraïbes au Conseil œcuménique des Eglises (COE), à Genève.
En décembre 2009, le ministre colombien de la Justice a fait état de 2520 cas de disparitions forcées, sur un total de 35 665 crimes commis par les forces paramilitaires. On a découvert 2388 fosses communes dans le pays et exhumé 2091 corps, indique le rapport.
Le programme prévoit que les accompagnateurs œcuméniques travaillent avec des organisations locales menant des actions non violentes pour promouvoir et défendre la justice. Ils contribueront aussi de manière bénévole à protéger et à faire appliquer les droits de la personne.
C'est le CLAI qui est à l'origine de cette nouvelle initiative, qui « jouit d'une grande adhésion œcuménique grâce à la participation de nombreuses Eglises », a déclaré le pasteur Ham, qui a pris part à la réunion de lancement de l'initiative à Bogotá, du 6 au 8 octobre.
La réunion, à laquelle participaient des représentants de la Fédération luthérienne mondiale, de l'Alliance ACT, de la Communion mondiale d'Eglises réformées, du CLAI et d'autres organisations, ont désigné le pasteur Chris Ferguson, de l'Eglise unie du Canada, pour occuper la fonction de coordinateur international.
« Entre trois et six mois dans des communautés rurales »Le pasteur Ferguson, l'un des instigateurs d'un programme international d'observation similaire en Israël et Palestine, assurera la gestion du programme, désignera les accompagnateurs et défendra la cause au niveau international.
Dans l'année qui vient, il faudra désigner les endroits qui présentent un intérêt spécial pour les Eglises membres. Ces endroits feront l'objet d'un effort particulier dans le cadre du processus d'accompagnement, a déclaré Jim Hodgson, qui représentait l'organisation canadienne de défense des droits de la personne KAIROS à la réunion.
Le pasteur Ham a expliqué que l'objectif serait de sélectionner des gens des pays du Nord et des pays du Sud pour « vivre entre trois et six mois dans des communautés rurales » où des gens ont été menacés, tués ou enlevés.
(Avec la contribution d'Episcopal News Services) (460 mots-ENI-11-F-0129-JMP)