– où les manifestations contre l'occupation de l'ancien royaume bouddhiste par la Chine se sont intensifiées –, le Népal connaît également une vague de protestations. A proximité du camp de réfugiés tibétains de Samdupling, dans la vallée de Katmandou, la police a interpellé près d'une centaine de personnes. Certaines ont tenté de s'immoler par le feu.

Les forces de l'ordre népalaises ont indiqué être intervenues après avoir été informées qu'en signe de protestation, des personnes tentaient de s'immoler par le feu, le 2 novembre, second jour d'une campagne d'« Action mondiale » de trois jours organisée par les Tibétains du Népal. La police a notamment arrêté 18 personnes qui transportaient des bidons d'essence. Des blogs ont montré des proches et des voisins horrifiés qui cherchaient à empêcher les manifestants de se mettre le feu.

Selon le Congrès de la jeunesse tibétaine, organisatrice la campagne, les activités prévues étaient pacifiques. Parmi ces activités figuraient une grande cérémonie de prière, des promesses écrites par le sang et des invitations à se raser la tête.

L'objectif était de faire preuve de solidarité avec les Tibétains, dont les droits politiques et religieux sont restreints depuis les années 1950, quand la Chine a annexé le Tibet. Les prières concernent essentiellement neuf religieux et une religieuse qui se sont immolés par le feu au Tibet cette année en signe de protestation.

 Selon l'AFP, un nonne s'est immolée jeudi dans la province chinoise du Sichuan, portant le nombre total de victimes à onze.

La police met le feu aux poudres

Le Congrès de la jeunesse tibétaine a indiqué que, lors de la manifestation, la police a mis le feu aux poudres en déchirant le portrait du Dalaï-lama, leader spirituel des Tibétains. Le 1er novembre, premier jour de la campagne, la police a détruit une pancarte annonçant que les Tibétains organisaient une cérémonie de prière pour celles et ceux qui avaient fait don de leur vie à la religion et à la politique au Tibet.

Coincé entre la Chine et l'Inde, le Népal était autrefois une terre d'accueil pour les réfugiés tibétains. Aujourd'hui, cependant, les autorités du pays se sont mises à surveiller plus étroitement les mouvements des exilés, les empêchant de célébrer les prières traditionnelles ou l'anniversaire du Dalaï-lama en public.

Des organisations de défense des droits de la personne comme Amnesty International et la Campagne internationale pour le Tibet affirment que la répression est due aux pressions croissantes exercées par la Chine. Pour la république communiste, le Tibet fait partie intégrante de son territoire. (398 mots-ENI-11-F-0137-JMP)