Lausanne: L’esprit sainf invite François d’Assise pour son premier anniversaire

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Lausanne: L’esprit sainf invite François d’Assise pour son premier anniversaire

Laurence Villoz
4 octobre 2012
Le comédien Robert Bouvier joue François d’Assise pour souffler la première bougie de l’esprit sainf, jeudi 4 octobre. Pour le lieu-phare lausannois, la reprise rime aussi avec des concerts en amuse-bouche du culte du samedi. Le jazz entre aussi dans le temple.




« Les mots sont comme des incises, l’écriture est rugueuse et profonde », souffle le pasteur Jean-Francois Ramelet. François d’Assise de Joseph Delteil raconte des passages de la vie de cet homme en mettant l’accent sur son côté humain et réel.

C’est l’histoire de François, fils d’un riche négociant, qui ne veut pas suivre les traces de son père. Avec plus de 250 représentations dans les pays francophones, ce spectacle interprété par Robert Bouvier fait honneur au saint qui est à l’origine de l’église Saint-François de Lausanne.

Connu pour ses vœux de pauvreté et sa volonté de transmettre l’espoir et l’amour autour de lui, François d’Assise fonde l’ordre des franciscains au XIIe siècle. L’édifice lausannois est l’unique vestige d’un ancien couvent franciscain bâti vers 1270. Avec la Réforme, l’église devient protestante au XVIe siècle.

Néanmoins, l’esprit sainf garde certaines valeurs du religieux catholique. « Par exemple, l’installation de l’oasis est extrêmement simple et dépouillée », confie Jean-François Ramelet qui ajoute se retrouver dans la joie et la fierté de Saint-François d’Assise.

« L’esprit sainf offre une manière libre et heureuse d‘assumer sa foi », explique le pasteur qui précise que « peu importe la religion des personnes qui viennent s’y recueillir, l’église est là pour accueillir ». Aux côtés de la spiritualité, ce lieu tient à donner une place à l’art et la culture, en privilégiant la musique.

Des concerts de jazz une fois par mois

« J’ai souvent regretté qu’il n’y ait qu’un style de musique dans les églises », relève Jean-François Ramelet, amateur de jazz depuis l’enfance. Lors du culte de Pâques, le pasteur invite le directeur de la Haute école de musique section jazz (HEMU jazz) et deux professeurs pour un concert avant la prédication. C’est le début de la collaboration entre la HEMU jazz et l’esprit sainf.

Une fois par mois, on jouera du jazz dans l'église de St-François. Premier concert le samedi 13 octobre avant le culte. Une belle opportunité, selon George Robert, directeur de la HEMU département jazz et saxophoniste. Une église est un lieu peu commun en Suisse pour jouer du jazz. Un programme spécial est élaboré pour l’occasion. « Il faut absolument tenir compte de l’acoustique », explique George Robert qui ajoute avoir aussi choisi un répertoire jazz accessible à tous.

Après une année d’activité, l’esprit sainf se fait gentiment une place au centre de Lausanne. « Cette première année nous a surtout permis de poser les fondations », constate Jean-François Ramelet, qui déplore le fait que les Lausannois pensent que l’église St-François est tout le temps fermée. Si cette croyance persiste, c’est parce que certains temples protestants sont fermés en dehors des cérémonies. « Nous devons aussi améliorer la signalétique extérieure », reconnaît le pasteur.

Plus d'infos

Sur le programme automnal de l’esprit sainf et le spectacle François d’Assise.

Précision: L’Haute école de musique section jazz (HEMU jazz) n’a pas remplacé l’Ecole de jazz et de musique actuelle (EJMA). La première est professionnalisante, permettant l’obtention d’un bachelor et d’un master, la seconde ne l’est pas. Il existe toutefois des passerelles pour passer de la seconde à la première. Toutes deux sont situées dans des locaux communs au Flon.