Les pays émergents s’intéressent au potentiel de l’Afrique

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Les pays émergents s’intéressent au potentiel de l’Afrique

2 avril 2013
Durban (epd - ProtestInter) C’est sous le signe d’une volonté de coopération plus étroite et d’intégration économique que s’est ouvert récemment le Sommet des cinq principaux pays émergents – Brésil, Russie, Chine, Inde, Afrique du Sud (BRICS)
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Réunis dans la ville sud-africaine de Durban, les États du BRICS entendent conclure des accords de partenariat, notamment dans les domaines de la défense, de la formation, de l’énergie et de la technologie, a indiqué l’hôte de la Conférence, le président sud-africain Jacob Zuma.

L’Afrique se trouve au centre de l’intérêt des pays émergents. «Ce continent offre un très grand nombre de possibilités», a déclaré le ministre sud-africain du Commerce et de l’Industrie Rob Davies à l’ouverture du Sommet du BRICS. L’Afrique possède environ dix pour cent des réserves mondiales de pétrole et 40 pour cent des gisements aurifères.

Rôle-clé de l'Afrique du Sud

Dans l’accès à ce potentiel économique du continent, l’Afrique du Sud peut jouer un rôle-clé pour les autres pays émergents. Au Sommet de deux jours assistaient, outre le président Jacob Zuma qui accueillait la Conférence, les chefs d’État du Brésil, de la Chine et de la Russie Dilma Rousseff, Xi Jinping et Vladimir Poutine, ainsi que le chef du gouvernement indien, le Premier ministre Manmohan Singh.

Les cinq États du BRICS, qui se sont distingués ces dernières années par une croissance économique élevée, apparaissent comme des acteurs politiques importants pour l’avenir. Depuis 2006, ce groupe d’États, composé à l’origine de quatre pays auxquels l’Afrique du Sud est venue se joindre en 2010, intervient en commun sur la scène internationale. À l’heure actuelle, les cinq pays émergents représentent plus de 40 pour cent de la population mondiale et produisent un cinquième de la performance économique mondiale.

Propre banque de développement

Lors de ce cinquième Sommet du BRICS, les États réunis en Afrique du Sud ont l’intention de créer leur propre banque du développement en vue de financer des projets dans les pays en développement. La banque disposera d’un capital de départ de 50 milliards de dollars (USD). Selon des sources sud-africaines, chaque pays apportera une contribution de dix milliards de dollars. Le lieu où la banque aura son siège n’est pas encore fixé, l’Afrique du Sud est en discussion.

Outre la banque du développement, il est prévu de mettre en place aussi un secrétariat permanent et un conseil économique du BRICS. En outre, les pays intéressés veulent rassembler dans un pool commun des réserves monétaires à concurrence de 240 milliards de dollars, afin de pouvoir s’entraider en cas de crise financière. La Chine détient à elle seule des devises d’une valeur supérieure à 3 billions de dollars. La Chine et le Brésil, en particulier, s’intéressent à des investissements dans les pays africains et à l’exploitation des ressources minières.

Néo-colonialisme

Des organisations non gouvernementales ont organisé un contre-sommet en vue de critiquer la politique d’expansion et de croissance menée par le groupe des Cinq en Afrique. Selon Lucia Ortiz, de l’organisation de protection de l’environnement «Amis de la Terre» au Brésil, «les efforts des pays du BRICS ne sont rien d’autre que du néo-colonialisme».

Le militant chinois Au Loong Yu regrette l’absence de standards sociaux dans les États du BRICS. «La croissance rapide des pays émergents n’a été possible qu’au prix de conditions de travail inhumaines», a-t-il expliqué à l’agence de presse epd (Evangelischer Pressedienst). Une marche de protestation a été organisée pendant la rencontre. (FNA - 18)