Le changement d’orientation de l’Allemagne en matière de nucléaire donne espoir aux chrétiens japonais

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Le changement d’orientation de l’Allemagne en matière de nucléaire donne espoir aux chrétiens japonais

8 juillet 2013
Berlin (epd - ProtestInter) Selon l’évêque de l’Église évangélique de Berlin Markus Dröge, la sortie du nucléaire décidée par l’Allemagne est un signe d’espoir pour le mouvement antinucléaire japonais.

En marge de sa visite au Japon, l’évêque Dröge a déclaré dans un entretien téléphonique avec epd qu’il n’avait pas vraiment l’impression qu’une sortie du nucléaire trouverait une majorité actuellement au Japon. La situation lui rappelle la période du début des années 1980 en Allemagne, lorsque les chrétiens étaient engagés contre le nucléaire mais qu’il n’y avait pas encore de consensus politique sur la question.

«Le fait que cette décision de principe sur l’abandon du nucléaire ait finalement été prise en Allemagne» est un signe d’espoir pour les Japonais, a dit l’évêque. L’Église japonaise partenaire de l’Église évangélique de Berlin-Brandebourg et de la Haute-Lusace silésienne (EKBO) a pris clairement position politiquement contre l’énergie nucléaire.

L’Église unie du Christ au Japon (Kyodan) compte environ 100 000 membres. L’évêque Dröge a rendu visite aux chrétiens protestants dans le cadre d’un voyage de deux semaines en Asie de l’Est. À cette occasion, il a rencontré des collaborateurs et des résidents d’un foyer de jeunes situé à 80 kilomètres du lieu de la catastrophe de Fukushima.

Dans la région, a indiqué Markus Dröge, les gens continuent à demeurer autant que possible à la maison et à ne pas rester trop longtemps dehors. «Nous avons aussi remarqué que la catastrophe nucléaire est un thème dont on n’aime pas trop parler au Japon, ajoute-t-il. Il est source de crainte et on ne souhaite pas confronter constamment les jeunes à cela.»

L’accident catastrophique survenu aux réacteurs de Fukushima, au Japon, en mars 2011 a déclenché l’effroi dans le monde, et fortement contribué à la décision prise en Allemagne de tourner le dos à ce type d’énergie. Sous l’effet d’un tremblement de terre et du tsunami qui l’a suivi, des parties de la centrale nucléaire de Fukushima avaient été détruites.

Dans un culte sur place, l’évêque Dröge a évoqué la loi sur la recherche de lieux de stockage définitif des déchets nucléaires adoptée récemment par le Parlement allemand. Il est «bon et juste» qu’on s’attaque maintenant à ce problème, a-t-il déclaré. Mais la discussion montre aussi clairement «à quel point les responsables politiques ont agi de manière irresponsable jusqu’ici en matière de stockage définitif des déchets nucléaires».

Se référant au texte de la loi, selon lequel un site définitif doit être trouvé d’ici 2031, l’évêque a constaté qu’il faudrait encore beaucoup de temps pour régler la question du stockage définitif. «La décision de changer d’orientation énergétique est prise, mais les problèmes ne sont pas pour autant résolus», a-t-il conclu. (FNA-63)