La Conférence des Églises européennes invite l’Église orthodoxe russe au dialogue

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La Conférence des Églises européennes invite l’Église orthodoxe russe au dialogue

12 juillet 2013
La Conférence des Églises européennes (KEK) a invité une fois de plus l’Église orthodoxe russe à reprendre sa collaboration avec l’organisation œcuménique. «La porte est ouverte», a déclaré le métropolite orthodoxe grec Emmanuel, président de la KEK, à Budapest.

Il a reconnu toutefois que le Patriarcat de Moscou n’avait pas répondu positivement à la proposition d’envoyer des observateurs à l’Assemblée des Églises européennes qui s’est tenue à Budapest ces jours derniers.

L’Église orthodoxe russe qui, avec quelque 100 millions de fidèles, est l’Église qui compte de loin le plus grand nombre de membres en Europe, a suspendu sa participation à la KEK en 2008. La raison de ce retrait est la réticence de la Conférence des Églises européennes à admettre parmi ses membres l’Église orthodoxe d’Estonie, liée au Patriarcat de Moscou.

Désaccord en Estonie

Il existe en Estonie une autre Église orthodoxe, l’Église orthodoxe apostolique d’Estonie, rattachée au Patriarcat œcuménique de Constantinople. Précédemment, les Églises orthodoxes de Bulgarie et de Géorgie s’étaient déjà retirées de l’organisation européenne qui réunit quelque 120 Églises anglicanes, protestantes et orthodoxes.

"Nous voulons faire entendre la voix des Églises et le message chrétien en Europe", a expliqué le secrétaire général de la KEK. Une tâche importante de la Conférence des Églises européennes est aussi d’offrir à l’avenir une plate-forme facilitant les échanges entre Églises d’Europe orientale et occidentale.

Pour sa part, le pasteur Liagre a distingué la sécularisation et l’affaiblissement de l’attachement à l’Église en Europe comme des défis tant pour les grandes que pour les petites Églises. Dans ce contexte, il a demandé qu’on offre plus de chances de participation aux jeunes.

Enfin l’évêque anglican Julio Murray, du Panama, a appelé les Églises du monde entier à se dresser contre les structures sociales injustes. La crise de l’endettement, l’injustice sociale et la pauvreté croissante sont, selon lui, l’expression d’une crise de la civilisation.

L’évêque anglican a dénoncé le système économique néolibéral: en Amérique latine, cette philosophie économique provoque la disparition de la classe moyenne, un endettement énorme et une pauvreté croissante.

Les promesses du modèle économique néolibéral ne se sont pas concrétisées. Un marché mondial sans frein conduit à l’exclusion et à l’exploitation de larges secteurs de la population, a constaté le théologien, qui était jusqu’en mai président du Conseil des Églises d’Amérique latine.

L’évêque Murray a plaidé en faveur d’une «éthique du suffisant» correspondant à la longue tradition chrétienne de modération volontaire. Il a demandé qu’on soumette à un examen attentif l’hypothèse selon laquelle un modèle économique et un style de vie n’impliquant pas une constante croissance de la demande ne seraient pas viables. (FNA-65)