Selon ce document, les gouvernements fédéraux de l’époque ont approuvé la livraison à la Syrie d’environ 111 tonnes de produits chimiques sensibles. Dans sa réponse, le ministère allemand de l’Économie indique que «les autorisations ont été données après examen attentif de tous les risques éventuels, y compris ceux d’usage abusif ou de détournement de l’usage visant à utiliser ces produits pour la fabrication d’armes chimiques.»

L’évaluation de toutes les informations obtenues n’a pas donné lieu de croire à une utilisation militaire. On ne dispose pas d’éléments indiquant que les produits livrés auraient, dans l’intervalle, été utilisés à cette fin.

À la suite d’une attaque au sarin intervenue le 21 août dans la région de Damas, des centaines de personnes ont été tuées. Les gouvernements occidentaux en attribuent la responsabilité aux troupes du président syrien Bachar el-Assad.

L’expert en armements du Parti de la gauche Jan van Aken a formulé de graves reproches à l’adresse des responsables des gouvernements rouge-vert et noir-rouge entre 2002 et 2006. «Il n’est pas admissible que ces produits chimiques aient été livrés précisément à la Syrie, dont on savait déjà à l’époque qu’elle développait un gigantesque programme d’armes chimiques», a déclaré van Aken. Il devait être clair pour toutes les personnes intéressées que ces produits pourraient être engagés dans la production de sarin.

Selon les informations dont on dispose, les substances livrées sont le fluorure d’hydrogène, le fluorure de sodium et le bifluorure d’ammonium. Ces trois substances sont soumises à autorisation, étant donné qu’elles peuvent être utilisées directement pour la production de sarin. Toutefois, il n’est pas interdit de les exporter, car elles sont utilisées aussi dans l’industrie, notamment dans la fabrication de pâte dentifrice. La valeur des produits vendus à la Syrie est d’environ 173 000 euros. (FNA-84)