Dimanche 31 mai, jour de la Pentecôte, a marqué la reprise des cultes dans notre Eglise et dans la plupart des paroisses. Peu à peu nous sortons de cette période marquée par le confinement, le déconfinement, la mise en place de gestes barrières, et de nouvelles manières d’être en présence. Nous nous retrouvons rassemblés, mais sous certaines conditions: pas de baptême, de cène, de chant, de collations; autant de mesures qui vont évoluer, mais avec lesquelles nous devons composer au moment d’écrire ces lignes. Pour notre région, malgré ces mesures parfois difficiles à vivre, nous retrouver est une grande joie. 

Pour chaque épreuve de notre vie, nous avons le choix de sombrer dans l’inquiétude de ce que l’avenir nous réserve et la tristesse du manque, ou, au contraire, de nous placer sous le regard de Dieu, en nous ancrant dans sa confiance. C’est à cette seconde posture que nous vous invitons. 

Sans nous serrer les mains, nous pouvons porter par notre regard et nos paroles toute l’amitié que nous avons les uns pour les autres, sans doute plus intensément après avoir vécu le manque. 

En laissant de l’espace entre nous, nous saurons faire place à l’Esprit qui circule entre nos éloignements, en nous ouvrant au souffle de liberté et de renouveau 

Malgré l’absence de cantiques, notre âme s’élève vers Dieu par nos prières, et faire de nos corps et de nos mots les instruments de notre louange. 

Réunis face à une table vide du pain et de la coupe, nous accueillons la présence du Christ et devenons son corps à chacune de nos respirations, preuve de la Vie qui nous a été conservée. 

Lorsque nous partirons sans partager un café ou un verre, nous habiterons ce désir de partage jusqu’à notre prochaine rencontre par d’autres formes de liens. Ainsi nous serons témoins vivants qu’au coeur d’un monde qui a quitté une normalité connue pour affronter un avenir incertain, nous croyons que la vie est plus forte que la mort, l’amitié plus solide que la distance, la confiance plus grande que le désespoir 

Ariane Baehni