La fusion de paroisses de la ville de Zurich est au point mort

Les futurs mariés sont confrontés à un conflit qui pourrait repousser la cérémonie / ©iStock / mofles
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Les futurs mariés sont confrontés à un conflit qui pourrait repousser la cérémonie
©iStock / mofles

La fusion de paroisses de la ville de Zurich est au point mort

11 septembre 2018
Nouvelle embûche pour la création de la plus grande paroisse de Suisse. Un différend sur la répartition des revenus de l’impôt ecclésiastique bloque la fusion dans l’une de ses étapes.

Fusionner les différentes paroisses d’une ville pour ne faire qu’une entité globale est dans l’air du temps. Mais alors qu’à Berne les négociations allant dans ce sens débutent à peine, le projet, bien plus avancé de Zurich est retardé par un recours. Le calendrier qui prévoyait d’avoir une grande paroisse pour les villes de Zurich et Oberengstringen de 80’000 membres, au 1er janvier 2019 semble aujourd’hui compromis. Cette géante serait née de la fusion de 32 des 34 paroisses actuelles.

En juin, les paroisses de Witikon et Hirzenbach ont, en effet, déposé un recours contre la dissolution de l’Association des paroisses de la ville. Selon les recourantes, l’accord de l’ensemble des paroisses membres est nécessaire pour procéder à la dissolution de la structure qui gère diverses tâches administratives pour les paroisses membres, telles que le versement des salaires et la réception de l’impôt ecclésiastique et qui ferait doublon avec le projet de paroisse géante.

Et c’est sur la question de la répartition des avoirs de l’association et des revenus de l’impôt ecclésiastique que le bât blesse: jusqu’à présent, les différentes paroisses de la région perçoivent un montant proportionnel au nombre de protestants affiliés. Comme en janvier, les paroisses de Witikon et Hirzenbach ont refusé le projet de fusion en votation, elles ne feront pas partie de la future plus grande paroisse de Suisse. Mais avec la disparition de la communauté urbaine, elle ne devrait donc recevoir que le montant des taxes réellement perçues sur leur territoire. Or, dans ces localités, il y a proportionnellement moins d’entreprises que dans le reste de l’agglomération zurichoise. Les deux paroisses récalcitrantes craignent donc d’importantes chutes de leurs entrées, alors qu’elles participent régulièrement aux activités régionales.

«Nous ne voulons pas empêcher la dissolution de l’association de la ville. Notre objectif est d’obtenir une répartition équitable des impôts et de la richesse des Églises», explique Hans-Peter Burkhard, président du Conseil de paroisse de Witikon interrogé par Ref.ch. Il présente le recours comme une mesure d’urgence face à des négociations qui ne progressaient pas.

Différents scénarios

Fin août, la presse a été convoquée pour faire le point sur cette situation. Reconnaissant que le calendrier mis en place était gravement menacé, Andreas Hurter, président de l’Association des paroisses, a déclaré que les parties «travaillent à une solution à l’amiable», dans le but que le recours soit retiré, rapporte Ref.ch. En cas d’échec quatre scénarios sont envisagés.

Le premier consiste à revenir à l’idée initiale d’une fusion avec 34 paroisses, donc en incluant Witikon et Hirzenbach et de prendre acte que le projet n’est pas mur pour le 1er janvier prochain.

La deuxième variante, serait de garder le projet en l’état. Une variante qui est toujours envisageable, à condition que le recours soit retiré rapidement cet automne. Concrètement, cela signifie que la communauté urbaine deviendrait trois paroisses sans structure pour les chapeauter: Witikon, Hirzenbach et la grande paroisse de Zurich née de la fusion des 32 autres.

La troisième variante consisterait à poursuivre la fusion des 32 paroisses, sans supprimer la communauté urbaine. Cette solution n’a pas les faveurs des promoteurs du regroupement, car de nombreux doublons seraient créés entre les structures.

Enfin, le scénario le plus probable selon Andreas Hurter serait de faire perdurer la situation actuelle un ou deux ans de plus, le temps de régler ce différend financier.