Un trésor de vie paroissiale édité

© Paroisse de Chavannes
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© Paroisse de Chavannes

Un trésor de vie paroissiale édité

Durant plus de trente ans, les membres de la paroisse de Chavannes-Epenex ont rédigé leurs propres prières d’intercession et d’écho à la prédication. Toujours actuels, ces textes sont aujourd’hui édités. Fabienne Salis, paroissienne, est membre du groupe qui a porté le projet.

Comment est née l’idée de faire vos propres prières?

FABIENNE SALIS C’était lors d’une retraite d’un conseil de paroisse, en 1985, avec les deux pasteurs de l’époque, Jean-François Noble et Daniel Pétremand. Le thème portait sur la participation des paroissiens au culte. Les prières d’intercession étant souvent préparées par le pasteur, la volonté était d’y intégrer des paroissiens comme prieurs au nom de la communauté, en plus de leur implication comme lecteurs. L’idée était aussi que cette prière apporte un écho personnel et communautaire à la prédication. Cela demandait donc une préparation, en milieu de semaine, entre le pasteur, le prieur et le lecteur. Pour y avoir participé, c’était une très riche expérience de partage collectif. Après cet échange, le prieur rédigeait une prière.

Est-ce que cela a modifié votre rapport au culte?

Oui, on se réjouit d’avoir été partie prenante et on a une attention différente à la prédication, on sait de quoi il sera question, on réalise combien une réunion fait évoluer la réflexion, le pasteur tenait compte de ce qui est discuté! Malgré la contrainte d’anticipation et de temps, les pasteurs successifs ont toujours participé et trouvé leur place dans ce fonctionnement; ils nous ont aussi souvent expliqué combien notre apport de laïcs constituait une ouverture précieuse.

Quel impact a eu ce fonctionnement sur la vie paroissiale?

Je crois que cela a rapproché les gens de la communauté. Souvent, à la sortie du culte, les paroissiens demandaient à récupérer le texte de la prière, car il avait pour eux une réelle authenticité et ils souhaitaient le relire et se l’approprier. Et puis, pour les 50 ans de notre paroisse en 2016, nous avons envisagé de faire de ces prières un petit recueil interne. C’est notre ami Jean-Samuel Grand, aujourd’hui décédé, qui nous a incités à en faire un livre afin qu’un plus grand nombre en profite, aujourd’hui édité par les Editions Ouverture en collaboration avec l’OPEC.

L’ouvrage compte 76 prières, comment les avez-vous choisies?

D’abord, il a fallu collecter les prières, plus d’une centaine… Beaucoup de prieurs les avaient gardées! Avec un petit groupe de six paroissiens, nous les avons relues et organisées. Nous sommes partis de ce qui nous a touchés. Des textes rédigés dans les années 1980 ou 1990 résonnent toujours aujourd’hui, il y a un côté intemporel. Nous avons choisi de ne pas faire figurer le nom des auteurs, pour rappeler que c’est un travail collectif, c’était vraiment la démarche priante d’une paroisse unie. C’était une évidence pour nous.

Cette démarche est le fruit de trois décennies de vie paroissiale… Comment envisager le futur désormais?

Chavannes est une paroisse très dynamique et communautaire, nous avons beaucoup de liens les uns avec les autres. Cette aventure-là a vécu une trentaine d’années, mais d’autres projets naissent. Nous avons, par exemple, mis au point une charte écologique. Nous avons créé un jardin participatif ouvert à tous, tout comme un jardin de maraude avec ses arbres fruitiers autour de l’Église. Nous sommes une Église dans la ville, on essaye donc de la faire vivre avec la volonté d’être ouvert au-delà des paroissiens, à tout le monde.