Ouganda: un chanoine appelle les Eglises à faire pression sur les Etats en matière de lutte contre le sida
« L’Eglise est active, mais si cela suffisait, la pandémie aurait disparu. L’Eglise n’a pas mis en demeure les gouvernements d’injecter de l’argent là où se trouve le problème », a déclaré le chanoine Byamugisha, 59 ans, dans une interview par téléphone avec le correspondant d’ENInews. Le chanoine se trouvait à Nairobi du 22 au 24 novembre pour parler de prévention du sida.
Dans la Déclaration d’Abuja, adoptée en 2001, les gouvernements africains s’étaient engagés à consacrer au moins 15% de leur budget annuel à la santé dans le cadre de la lutte contre le sida. Dix ans plus tard, la plupart d’entre eux n’ont pas respecté leur engagement, même si les dépenses moyennes consacrées à la santé dans les 52 pays africains sont passées de 8,8% en 2001 à 9% en 2007, selon un rapport publié par le Fonds mondial en 2010.
« Ils se marient et font des enfants comme si de rien n’était »Selon le chanoine Byamugisha, les gouvernements devraient débloquer des ressources pour mettre un terme à la stigmatisation, aux décès évitables dus au sida et aux maladies liées au virus. « Les Eglises n’ont pas demandé aux candidats à la présidence d’exposer leur programme en matière de lutte contre la maladie », a déploré le chanoine. Gideon Byamugisha est l’un des cofondateurs du Réseau africain de responsables religieux vivant avec le sida ou personnellement touchés par eux (ANERELA+), créé en 2002.
« Nous n’avons pas entendu d’archevêques dire: "Monsieur le président, nous voulons voir un budget gouvernemental qui consacre de l’argent à la promotion de pratiques sures" », a-t-il ajouté.
Le chanoine Byamugisha a récemment commencé à dénoncer activement la honte et la discrimination qui touchent souvent les personnes affectées par le sida et à encourager le dépistage. « Ils se marient et font des enfants comme si de rien n’était. Il faut commencer par là, si l’on veut parvenir à l’objectif de zéro contamination. Nous devons consacrer des fonds à la lutte contre la stigmatisation, afin que les gens aillent se faire dépister », a-t-il affirmé. (400 mots-ENI-11-F-0152-JMP)