Chine: des experts de l’ONU dénoncent la répression ciblant les moines bouddhistes

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Chine: des experts de l’ONU dénoncent la répression ciblant les moines bouddhistes

10 novembre 2011
Genève, le 10 novembre (ENInews/John Zarocostas) – Des experts des droits de la personne nommés par l’ONU ont appelé la Chine à mettre fin aux mesures de répression exercées contre des religieux bouddhistes tibétains
Ceux-ci seraient notamment victimes d’arrestations arbitraires et de disparitions forcées.

Equipées de tenues antiémeute, de fusils automatiques et de camions, les forces de l’ordre ont été déployées au monastère de Kirti, qui abrite quelque 2500 religieux, ainsi que dans d’autres monastères de la préfecture autonome d’Aba, dans la province du Sichuan, ont indiqué les experts des Nations Unies le 1er novembre. Les moines s’opposent à l’autorité de la Chine sur le Tibet. D’après les experts de l’ONU, les autorités chinoises ont effectué des descentes dans les monastères et surveillent de près les activités religieuses.

Appel aux Chinois

« Les intimidations envers la communauté monastique laïque sont à proscrire et le droit des membres de la communauté monastique et des citoyens en général à pratiquer leur religion doit être intégralement respecté et garanti par le gouvernement chinois », a déclaré Heiner Bielefeldt, rapporteur spécial des Nations Unies sur la liberté de religion ou de conviction.

Rita Izsák, experte indépendante de l’ONU sur les questions relatives aux minorités, a appelé les autorités chinoises à « respecter pleinement les droits des minorités, y compris leurs droits à pratiquer librement leur religion et leur culture. »

Jeremy Sarkin, président du groupe de travail des Nations Unies sur les disparitions forcées ou involontaires, a déclaré: « Toute disparition forcée est inacceptable et constitue une violation du droit international. »

En 1992, l’Assemblée générale des Nations Unies avait donné une définition des disparitions forcées en déclarant qu’elles ont lieu quand « des personnes sont arrêtées, détenues ou enlevées contre leur volonté ou privées de toute autre manière de leur liberté par des agents du gouvernement […] qui refusent ensuite de révéler le sort réservé à ces personnes ou l’endroit où elles se trouvent. »

Jeremy Sarkin s’est dit préoccupé par une proposition d’amendement de la législation pénale chinoise. Il estime que les disparitions forcées seraient ainsi légalisées, rappelant que « cette pratique haineuse n’est permise en aucune circonstance. »

Neuf religieux, hommes et femmes, se sont immolés

Depuis le mois de mars, neuf religieux et une religieuse se seraient immolés par le feu dans la province en signe de protestation contre les atteintes à la liberté religieuse, selon des organisations de défense de la cause tibétaine.

Ravina Shamdasani, une porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, a déclaré lors d’un point presse que son agence déplore « la mort tragique de ces religieux. » Elle a ajouté: « Nous en appelons aux autorités concernées pour qu’elles fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour atténuer les tensions et empêcher de nouveaux cas de ce genre. » (471 mots-ENI-11-F-0140-JMP)