Des Eglises redoublent d'efforts contre le commerce des armes

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Des Eglises redoublent d'efforts contre le commerce des armes

1 novembre 2011
novembre (ENInews/John Zarocostas) – Au moins 526 000 personnes sont victimes de la violence armée chaque année dans le monde, selon un rapport publié le 27 octobre par une organisation de recherche suisse. Des Eglises se mobilisent pour l'adoption d'un traité ambitieux contre le commerce des armes.

Selon l'étude, 396 000 personnes – dont 66 000 femmes – sont victimes chaque année d'homicide volontaire. Les homicides involontaires touchent 54 000 individus, tandis que 21 000 personnes meurent des suites d'interventions policières violentes. En outre, on estime que 55 000 personnes trouvent la mort chaque année dans les contextes de conflit direct ou d'attentats terroristes.

« Les frontières entre violence politique, criminelle et interpersonnelle s'estompent de plus en plus, comme le démontrent les meurtres liés au trafic de drogue en Amérique centrale ou la violence exercée par les pirates en Somalie pour des motifs économiques », a déclaré Keith Krause. Il a, en qualité de spécialiste du commerce des armes, cosigné le rapport.

L'étude, intitulée « Global Burden of Armed Violence: Lethal Encounters » (Le fardeau mondial de la violence armée: rencontres mortelles) et publié par la Déclaration de Genève sur la violence armée et le développement, bénéficie de l'appui de plus d'une centaine d'Etats, parmi lesquels le Brésil, la Colombie, la Norvège et les Pays-Bas, ainsi que d'agences des Nations Unies. Ses signataires s'engagent à soutenir des initiatives mesurant « le coût humain, social et économique de la violence armée. »

Taux de décès violents : supérieur à 10 pour 100 000

D'après ce rapport, le taux moyen de décès violents entre 2004 et 2009 était de 7,9 pour 100 000 dans le monde. Cependant, au moins 58 pays ont connu un taux de décès violents supérieur à 10 pour 100 000.

Au cours de cette période, le Salvador a enregistré le plus fort taux de morts violentes, à 61,9 pour 100 000, suivi par l'Irak (59,4 pour 100 000). En Amérique latine et dans les Caraïbes, cinq pays – la Colombie, le Guatemala, le Honduras, la Jamaïque et le Venezuela – avaient un taux de décès violents supérieur à 43 pour 100 000.

Pendant cette même période, précise le rapport, huit pays ont enregistré un chiffre annuel moyen de morts violentes dues à des homicides volontaires qui était plus élevé que le nombre de victimes du conflit direct qui sévit en Irak.

Mobilisation

Des organisations liées aux Eglises, comme le Conseil œcuménique des Eglises (COE) et de défense des droits humains, se mobilisent pour changer la donne. Les organisations exhortent ainsi les gouvernements du monde entier à intensifier les efforts conduits aux Nations Unies afin de réviser la réglementation du commerce et du transfert des armes conventionnelles.

« Que nous représentions un Etat membre de l'ONU, une Eglise ou la société civile, nous sommes tous là pour faire le lien entre les besoins des gens ordinaires de nos communautés et un ordre du jour pour le contrôle rigoureux des armes qui menacent leur vie quotidienne et leur paix », a déclaré le pasteur Olav Fykse Tveit, secrétaire général du COE, à un groupe de spécialistes des droits de la personne et du commerce des armes réunis à New York le 21 octobre.

L'initiative lancée par le COE afin d'encourager l'adoption d'un traité ambitieux et efficace sur le commerce des armes est soutenu par les responsables d'Eglise et les représentants d'agences et de réseaux affiliés aux Eglises de 27 pays. (573 mots-ENI-11-F-0135-JMP)