Pressions croissantes sur l’Iran pour l’acquittement d’un pasteur chrétien

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Pressions croissantes sur l’Iran pour l’acquittement d’un pasteur chrétien

26 juillet 2011
– La pression internationale s’intensifie sur les tribunaux iraniens pour obtenir l’acquittement d’un pasteur chrétien condamné à mort l’an dernier pour apostasie. La Cour suprême de Qom a annulé le jugement mais a cependant décidé que l’exécution pourrait avoir lieu s’il était prouvé que ce pasteur était musulman au moment où il s’est converti et qu’il ne s’est pas repenti de cette conversion.
– La pression internationale s’intensifie sur les tribunaux iraniens pour obtenir l’acquittement d’un pasteur chrétien condamné à mort l’an dernier pour apostasie. La Cour suprême de Qom a annulé le jugement mais a cependant décidé que l’exécution pourrait avoir lieu s’il était prouvé que ce pasteur était musulman au moment où il s’est converti et qu’il ne s’est pas repenti de cette conversion.

Yousef Nadarkhani, 33 ans, membre de l’Église d’Iran et pasteur d’une paroisse de 400 membres dans la ville de Rasht, a été condamné à mort en novembre dernier par un tribunal de l’État pour apostasie (renonciation à sa religion) et pour avoir évangélisé des Musulmans.

Abjurer ou mourir

À la suite d’un appel, le tribunal, selon une traduction officieuse de l’American Center for Law and Justice, de Washington, a décidé que « si l’on peut prouver que Yousef était musulman pratiquant alors qu’il était adulte et qu’il ne s’est pas repenti de sa conversion, la sentence sera exécutée. »

Suzan Johnson Cook, ambassadrice itinérante des États-Unis pour la liberté religieuse internationale, interrogée à ce propos, a déclaré à ENInews : « Des rapports nous ont informés que la condamnation de M. Nadarkhani sera annulée à condition qu’il abjure sa foi chrétienne. Nous nous réjouirions que sa vie puisse être épargnée, mais ce genre de contrainte montre bien que le gouvernement iranien continue de réprimer la liberté religieuse. »

La représentante américaine a également signalé que les autorités des États-Unis avaient à diverses reprises appelé le gouvernement iranien au respect de la loi internationale et de la dignité humaine élémentaire en permettant à ses ressortissants de suivre les exigences de leur conscience.

À son avis, la condamnation à mort de Yousef Nadarkhani « n’est que l’exemple le plus récent de la manière dont les dirigeants iraniens se disent hypocritement en faveur de la tolérance tout en violant les droits humains de liberté de religion et d’expression de leurs citoyens. »

Tiffany Barrans, directrice juridique internationale du Centre, a déclaré à ENInews que si le tribunal de l’État, selon les instructions du verdict du 12 juin de la Cour suprême, décide après enquête que M. Nadarkhani était musulman entre 15 ans et 19 ans, l'âge de sa conversion, il faudra soit qu’il abjure sa foi chrétienne, soit que la sentence soit exécutée.

Pressions

Selon des documents des Nations Unies, Youssef Nadarkhani aurait déclaré, lors de son procès l’année dernière, qu’avant l’âge de 19 ans « il n’avait aucune religion », mais qu’au cours de son interrogatoire on l’avait forcé à reconnaître qu’il était né de parents musulmans et qu’il s’était converti au christianisme.

De même, Andrew Johnston, directeur de la défense des causes à Christian Solidarity Worldwide, a dit que cette organisation était profondément déçue de la décision de la Cour suprême qui, à son avis, « ne fait que renvoyer l’affaire du pasteur Nadarkhani au tribunal qui l’avait tout d’abord déclaré coupable. Il est impératif que des gouvernements fassent pression sur l’Iran pour garantir qu’il soit acquitté sans réserve. »

En outre, en mai dernier, Christof Heyns, rapporteur spécial de l’ONU sur les exécutions arbitraires et sommaires, a dit avoir insisté auprès du gouvernement iranien sur le fait que l’exécution de M. Nadarkhani serait incompatible avec les obligations de ce gouvernement prise avec la Convention internationale sur les droits civils et politiques qu’il a ratifiée en 1975.

Il y est stipulé, a-t-il dit, que, dans les pays qui n’ont pas aboli la peine de mort, celle-ci ne peut être appliquée que pour les crimes les plus graves. (603 mots ENI-11-0088/RR)