Electronique: des ouvrières informées de leurs droits

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Electronique: des ouvrières informées de leurs droits

25 septembre 2009
Ouvrière dans une usine HP (© PPP)

Lausanne - Hongkong En Suisse, une dizaine d'administrations publiques communales ou cantonales ont adopté des critères sociaux au moment d'acheter des ordinateurs. En Chine, deux usines, comptant plus de 4000 ouvrières, ont été d'accord de les informer de leurs droits sous la pression d' ONG suisses et chinoises.

En 2007, Pain pour le prochain (PPP) et Action de Carême ont lancé la campagne «High Tech – No Rights?» pour attirer l’attention sur les conditions de travail précaires qui règnent dans les usines chinoises qui fabriquent les ordinateurs. Des milliers de consommateurs suisses ont joué le jeu et ont envoyé des cartes postales aux firmes électroniques, exigeant des garanties concernant le respect des droits fondamentaux du travail.

Une seule firme a accepté

Seule Hewlett-Packard a accepté d’entrer en matière pour la réalisation d’un projet pilote de formation des ouvriers. «C'est la première fois qu'un tel programme est réalisé dans le secteur électronique en Chine», souligne Chantal Peyer, de Pain pour le prochain.

Des organisations non gouvernementales chinoises ont élaboré un programme de formation destiné à deux fournisseurs de HP et visant à informer les travailleurs de leurs droits. Dans la première usine, située dans la ville industrielle de Dongguan, l’organisation non-gouvernementale LESN*, a réalisé une formation pour 1’549 ouvriers/ères.

Durant cette formation, les travailleuses ont pris connaissance de la loi chinoise du travail ainsi que du contenu du code de conduite qui a été adopté par leur usine (Electronic Industry Code of Conduct - EICC). Ils ont également reçu un manuel, en chinois, contenant des précisions à ce sujet. Après la formation, les ouvrières se sentent plus à l'aise pour communiquer avec la direction de l’usine.

Connaître ses droits

Dans la deuxième usine, Chicony Electronics à Dongguan, en l’espace d’un an, 2714 travailleurs ont suivi un cours sur les droits du travail. L'ONG locale (CWWN*) a également mis en place une permanence téléphonique permettant aux ouvriers de communiquer, anonymement, leurs plaintes et préoccupations. La permanence téléphonique a été abondamment sollicitée concernant des questions liées aux salaires, au manque d’eau chaude pour la douche ou encore aux procédures de démission.

Les préoccupations ont été transmises à la direction de l’usine et il a été possible d’éliminer un certain nombre de dysfonctionnements et de problèmes. Finalement, le programme a permis de former 10 représentants des travailleurs aux techniques de négociations, pour qu'ils gèrent eux-mêmes la permanence téléphonique et mènent des discussions avec la direction de l'usine.

NOTE:

  • LESN: Labor Education & Service Network
  • CWWN: Chinese working women networktxt