Devenir diacre, mais pour transmettre quoi?

Bienvenue à Joëlle Pasche, diacre en formation. / © Bertrand Quartier
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Bienvenue à Joëlle Pasche, diacre en formation.
© Bertrand Quartier

Devenir diacre, mais pour transmettre quoi?

Joëlle Pasche
28 avril 2021
Témoin
Face au besoin de spiritualité actuel, choisir d’être diacre n’a peut-être jamais été autant d’utilité publique. Témoignage d’une ministre en devenir.

Cela semble surprendre plusieurs de mes interlocuteurs, lorsque je dis que je commence une formation pour devenir diacre. La réflexion semble être que ce n’est pas une saison propice à la foi, à l’engagement. C’est un métier d’une époque révolue! Choisit-on de devenir diacre par effet de mode? Si c’était le cas, je pense en effet que je me suis trompée d’engagement! Il y a d’autres thèmes plus en vogue que la Bible! Ce n’est pourtant pas la question de Dieu qui s’affaiblit. Les questions sur la transcendance, la vie après la vie, le surnaturel restent des sujets actuels.

La spiritualité est reconnue d’utilité publique! Je trouve donc que c’est le temps adéquat pour évoquer les questions de foi! Mais faut-il encore savoir sur quoi l’on s’appuie et vers quoi on veut s’orienter. Aujourd’hui, je souhaite devenir diacre pour être un témoin. «Le témoin est une personne qui a vu ou entendu un fait et qui peut en faire rapport», dit le dictionnaire. Je rajouterais qu’un témoin est aussi celui qui vit quelque chose et peut le relater. Il y a donc une notion de transmission.

Et qu’est-ce que je veux transmettre? La Bible n’est pas un vieux livre dépassé, poussiéreux! On y trouve des réponses aux questions d’aujourd’hui. Les questions fondamentales et intemporelles concernant la vie, la mort, la maladie, l’injustice y sont traitées de manière lucide. Pour moi ce n’est pas un livre qui parle d’un Dieu de règles, ni de morale. Mais j’y ai trouvé un Dieu qui parle de relation, de liens.

J’ai eu la chance d’accompagner un groupe de catéchumènes jusqu’aux Rameaux. Certains disaient qu’ils se sentaient éloignés de Jésus et de la Bible. Mais en même temps parlaient de leur assurance que Dieu ne les abandonnerait jamais. Quoiqu’il arrive.

Pour moi, c’est justement dans la Bible que l’on trouve cette assurance. Jésus est un anti-héros. Il est mort sur une croix, misérable et seul. Et Dieu l’a ressuscité, relevé, validé. C’est unique! Et c’est déjà une confession de foi!

Les jeunes ont aussi relevé leur plaisir d’entendre des témoignages concrets sur la foi, ses implications dans la vie quotidienne. Plusieurs ont précisé que cela avait été une amorce de réflexion pour eux. La Bible aussi rend compte de témoignages.

Les disciples avaient peur, se cachaient, ne voyaient plus quel avenir se dessinait pour eux. Samedi était un jour vide, bouché. Et le tombeau vide du dimanche matin a changé toutes leurs perspectives. Il y avait de l’espoir. La preuve: ils se sont mis en route!

Mon témoignage personnel se situe à la suite des disciples: je vis de Pâques. C’est pourquoi je veux devenir diacre. Il y a de l’espérance. C’est ce dont je veux être témoin. Et je me suis mise en route pour parler de cet Amour inconditionnel et cette espérance inaltérable ! C’est toujours le bon moment pour devenir diacre!

La bio de Joëlle Pasche

Infirmière puéricultrice de formation. Catéchète pendant sept ans dans la paroisse de la Veveyse. Je suis mariée depuis 25 ans et maman de quatre jeunes adultes. J’habite à Essertes et j’ai un chien avec qui j’aime faire des balades. J’aime chanter. Et regarder pousser les fleurs de mon jardin! Je suis en stage dans la paroisse du Jorat pendant dix-huit mois.