Dix-huit mois de partage et d’apprentissage

Julia et Véronique, une complicité née lors du stage en paroisse. / © Alexandra Lasserre
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Julia et Véronique, une complicité née lors du stage en paroisse.
© Alexandra Lasserre

Dix-huit mois de partage et d’apprentissage

Propos recueillis par Alexandra Lasserre
24 août 2022
Bilan
La formation dans les métiers d’Eglise passe par un stage en paroisse de dix-huit mois. Celui-ci se termine pour Julia et Véronique, respectivement stagiaires à Pully-Paudex et Villette. Interview croisée.

Après dix-huit mois de stage, de quelle Eglise rêvez-vous?

Véronique Monnard: N’aimant pas faire tourner les choses pour faire tourner les choses, je rêve d’une Eglise qui accueille le renouveau, où nous sommes à l’écoute des uns et des autres et de l’impulsion de l’Esprit.

Julia Durgnat: Lorsque j’ai démarré mon stage, j’avais la vision d’une Eglise à l’horizon régulier et au fur et à mesure, des reliefs sont apparus. Cela se profile de manière plus précise, autant sur les défis que sur les bonheurs.

Votre vision du ministère a-t-elle changé?

V.M.: Je m’achoppe moins sur la distinction entre laïcs et ministres et je garde cette vision de faire communauté ensemble.

J.D.: Le stage m’a permis d’oser… ce que je n’osais pas faire. Soit tout se passe bien, soit on apprend. J’ai appris à relativiser de mes erreurs et grâce à cela, je rentre en suffragance l’esprit serein.

Qu’est-ce qui vous anime pour continuer la formation?

V.M.: Je crois au rôle spécifique de l’Eglise dans notre société. Nous avons notre place à prendre et à garder. On a tous à assumer notre diversité, notre couleur, c’est ça l’Eglise, «se coltiner la fraternité».

J.D.: J’ai l’image de cailloux et de perles. Les perles sont plus petites, mais brillent et valent plus que des cailloux, qui eux sont plus gros et plus lourds. Il y aura toujours des événements ou des moments négatifs, l’important étant d’arriver à voir les yeux brillants d’un enfant au catéchisme, la joie et la gratitude de mariés lorsque l’on contribue au plus beau jour de leur vie ou encore lors du baptême d’un enfant.

Votre objet fétiche et sa fonction lors de votre suffragance?

V.M.: Ce petit sac à main artisanal reçu lors de notre expatriation de quatre ans dans l’hémisphère sud. Là-bas, j’ai renoncé à travailler comme infirmière pour m’engager dans l’Eglise dans laquelle on était envoyés. Je me suis laissé transformer si bien qu’en rentrant j’ai commencé la formation diaconale. Ce petit sac m’encourage à voyager léger et à rester disponible à l’aujourd’hui de Dieu. C’est ainsi que j’envisage ma suffragance. J’arrive avec ce que je suis et voyons où nous allons aller ensemble.

J.D.: Ma boussole! Cet objet marque mon lien avec Jeunesse et Sport et les formations suivies en sport de camp/trekking, pour être monitrice, cheffe de camp. J’ai toujours aimé les exercices à la boussole et aimé donner des formations sur l’utilisation de cet objet. Dans le brouillard ou un peu en perdition, on arrive toujours à se repérer grâce à une boussole et deux points de repère. C’est en nous et avec l’aide de l’objet que nous pouvons retrouver notre chemin ou nous situer. Je l’emporte avec moi en suffragance, elle me permettra de retrouver mon chemin en cas de brouillard.

Un souhait l’une pour l’autre?

V.M.: Je te souhaite de belles découvertes, boussole à la main, de riches rencontres et une continuité dans l’épanouissement de qui tu es et dans la portée de ton rayonnement. Je te remercie pour la manière que tu as d’incarner le Christ.

J.D.: Je te souhaite que ton sac puisse rester aussi léger qu’à ton départ en suffragance. Qu’il se remplisse de trésors à garder… ou à partager. Pour recevoir, j’espère que ta suite de chemin t’amènera auprès de personnes aussi communicatives et réceptives à ton esprit de communauté, ton envie de faire «Ensemble».