Les personnes actives dans l’Église ont tendance à être plus heureuses

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Les personnes actives dans l’Église ont tendance à être plus heureuses

Yonat Shimron/lv
6 février 2019
Une récente enquête révèle que la pratique d’une religion augmente le bonheur et l’engagement civique. Mais plus que la religion en soi, ce serait le côté communautaire de celle-ci qui améliore la qualité de vie.

Les gens qui sont actifs dans leur communauté religieuse ont tendance à être plus heureux, relève un nouveau sondage du Centre de recherches Pew (Pew research center). Dans une vaste méta-analyse portant sur 35 pays, des chercheurs ont constaté que les personnes actives sur le plan religieux présentaient des caractéristiques sociales et sanitaires souhaitables. Elles votent et font plus de bénévolat. Elles fument moins et consomment également moins d’alcool que les non-croyants ou ceux qui sont rarement présents dans les communautés religieuses.

L'étude, intitulée «L’impact de la religion sur le bonheur, l’engagement civique et la santé» (Religion's Relationship to Happiness, Civic Engagement and Health), s'appuie sur un large panel d’ouvrages qui traitent de religion et santé. Cette littérature a surtout montré que les religions semblent contribuer à un meilleur état de santé général. Les liens entre religion et bonheur sont évidents: dans tous les pays étudiés, les personnes actives dans leurs congrégations ont tendance à être plus heureuses que celles qui n'y vont que rarement ou pas du tout.

Aux États-Unis, 36% des adultes activement engagés se décrivent comme très heureux, comparativement à seulement un quart des autres Américains. En Australie, ce chiffre atteint les 45% contre 32% pour les personnes peu souvent dans les communautés religieuses et 33% pour celles qui n’y vont jamais. Toutefois dans certains pays, les différences ne sont pas aussi significatives.

Les bienfaits de la communauté

Les chercheurs estiment que ce n'est pas l'appartenance religieuse qui rend les gens plus heureux, mais les liens sociaux qu’elle engendre. Ils en sont arrivés à cette conclusion, car le taux de bonheur entre ceux qui fréquentent peu souvent une communauté - mais qui sans doute apprécient toujours leur appartenance religieuse - et ceux qui ne le font jamais est très proche. «Cela suggère que c'est la participation vraiment active à la vie sociale de la communauté qui est à l'origine de ces écarts de bien-être, et pas seulement l'identification à une religion», a relevé Joey Marshall, chercheur associé chez Pew.

Les personnes actives sur le plan religieux ont également tendance à s'engager civilement. Aux États-Unis, 69% des personnes croyantes actives disent voter à chaque élection nationale, contre 59 % de ceux qui ne sont pas aussi actifs et 48% de ceux qui ne sont pas religieux.

Les Américains en meilleure santé

L’étude relève également que dans la plupart des pays, les personnes particulièrement croyantes ne sont pas en meilleure santé que les autres, sauf aux États-Unis. 32% des Américains qui sont actifs dans leur congrégation se disent en très bonne santé, comparativement à 27% de leurs homologues inactifs et 25% des personnes non religieuse.

Toutefois, l’engagement religieux n’a pas d’impact sur les problèmes de surpoids. Dans 19 des 35 pays, les personnes activement religieuses sont aussi susceptibles que les autres d'être obèses. De plus, elles pratiquent moins d’exercices physiques.

Développer des liens

L'analyse s'est appuyée sur les résultats d'enquêtes transnationales existantes menées entre 2010 et 2014 par le Pew Research Center et deux autres organisations: la World Values Survey Association et l’International Social Survey Programme. Les analystes ont divisé les répondants en trois groupes: ceux qui étaient actifs dans des congrégations religieuses, ceux qui étaient inactifs, mais qui revendiquaient toujours une identité religieuse et ceux qui ne s'identifiaient à aucune religion organisée (les «nones»).

Le fait que dans la plupart des pays la participation régulière à une communauté religieuse était également liée à des niveaux plus élevés d'engagement civique suggère que les réseaux d'amitié peuvent être associés à une plus grande satisfaction des gens. Robert Putnam, politologue à Harvard, appelle cela le «capital social», parce que ces réseaux d'amitié non seulement rendent les gens plus heureux, mais aident aussi les gens à trouver un emploi et à s'enrichir.

Quelques analystes ont pris la peine de souligner que les chiffres ne prouvent pas que le fait d'assister à des services religieux améliore la vie des gens. Il se peut que l'engagement civique pousse les gens à être actifs dans les communautés religieuses, ou que ces personnes-là soient plus heureuses au départ, plutôt que de le devenir en raison de leurs engagements religieux.

Yonat Shimron/lv, RNS/Protestinter