Des fêtes à «goûter en esprit»

Joël Burri / ©DR
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Joël Burri
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Des fêtes à «goûter en esprit»

Éditorial
Dans de nombreux foyers, les livres de cuisine ou les recettes découpées dans des magazines sont rangés sur une petite étagère cachée quelque part entre l’armoire aux casseroles et le buffet aux provisions...

Comme si ces textes ne méritaient pas leur place dans une bibliothèque entre ouvrages savants et littérature. «Le dictionnaire définit la fiction comme une littérature ‹s’intéressant à la narration d’événements imaginaires›. C’est ce que sont les recettes: des récits de prétendus repas. Ne vous laissez pas tromper par le fait qu’elles sont écrites à l’impératif ‹cueillez les feuilles de basilic›, ‹épluchez l’oignon›. Oui, vous ferez peut-être cela demain, mais pour l’instant, vous faites autre chose», écrivait en 2013 la journaliste Bee Wilson dans un article consacré au «plaisir de lire des recettes», paru dans le New Yorker.

«Ces recettes servent aussi de vecteur au partage d’une expérience sensuelle en tissant une connexion entre le plaisir physique et le plaisir imaginaire, entre le corps et l’esprit», analyse la chercheuse en littérature française Edwige Crucifix dans le magazine Captures.

C’est justement parce que nous croyons au pouvoir évocateur de la recette que nous avons décidé d’en faire notre dossier, avec l’espoir que ces quelques textes permettront même à celles et ceux qui sont le moins entourés de «goûter en esprit» – pour reprendre l’expression de Bee Wilson – à ces plats qui représentent Noël, chacun à leur manière.