Les réformés zurichois proposent un cours de «Derniers secours»

L'Eglise rformée de Zurich propose un cours d'accompagnement de fin de vie. / © iStock/LPettet
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L'Eglise rformée de Zurich propose un cours d'accompagnement de fin de vie.
© iStock/LPettet

Les réformés zurichois proposent un cours de «Derniers secours»

Ref.ch/Protestinfo
25 mars 2019
Celui qui souhaite accompagner un proche jusqu'à la fin de sa vie est confronté à des peurs et des insécurités. L'Église réformée de Zurich a mis en place un cours pour faire face à ces situations.

Quand la mort d'un être cher approche, beaucoup de personnes se sentent impuissantes. Si la majorité des gens a une connaissance de base des premiers secours, très peu savent comment accompagner dignement les mourants. Comment soulager la souffrance d'une personne gravement malade? Qu’exprime une personne qui cesse de s’alimenter? Vers qui se tourner pour trouver l’aide d’un professionnel? Le cours «Derniers secours» offert par l’Église réformée de Zurich répond à ces questions et à d'autres sur la mort. L’an dernier, il a été dispensé dix-huit fois dans des paroisses zurichoises. Plus de 500 personnes ont ainsi acquis des connaissances de base sur les soins à apporter aux mourants.

Perte de connaissances

«Beaucoup de gens aujourd'hui veulent en savoir plus sur la manière dont ils peuvent accompagner leurs proches quand ils meurent», lâche Matthias Fischer, pasteur et responsable du département des soins palliatifs pour l’Église réformée de Zurich. Il organise le cours «Derniers secours» avec Eva Niedermann, spécialiste des personnes âgées et de l’intergénérationnel. Le pasteur constate un intérêt croissant pour les thèmes de la mort et de l’accompagnement de fin de vie dans la société. «En fait, l’accompagnement du mourant est à une pratique ancestrale. Au cours des dernières décennies, cependant, la mort a été déléguée aux hôpitaux et aux maisons de retraite, laissant s’éteindre une riche expérience.»

En une demi-journée, le cours intensif contre les incertitudes de la fin de la vie «Derniers secours» aide à combler ces lacunes. Des sujets tels que «précautions et décisions», «soulager la souffrance» et «dire au revoir» sont abordés. «Un programme exigeant», constate Matthias Fischer. Toutefois, il ne s'agit pas d'une formation professionnelle. «Ce que nous voulons enseigner, pour ainsi dire, c'est l'essentiel des soins à apporter au mourant, comme dans les cours de premiers secours.»

Une histoire à succès

La formation a été développée il y a plus de dix ans par le médecin allemand spécialisé en soins palliatifs Georg Bolli, qui souhaitait faire connaître les soins palliatifs à l'ensemble de la population. Les premiers cours ont eu lieu en Norvège en 2014, suivis par l'Allemagne et le Danemark. Enfin, l'Église réformée zurichoise a adopté le concept pour la Suisse l'année dernière. Le succès est tel que d’autres Églises cantonales se sont laissées séduire. Dans les Grisons, par exemple, le cours a déjà eu lieu deux fois et huit autres sessions sont prévues.

À Zurich, c’est l'aumônière d’hôpital, Susanna Meyer Kunz, qui a dirigé le cours avec ses collègues. Elle a trouvé stimulant de voir à quel point les groupes de participants étaient d’horizons différents et même parfois éloignés de l’Église. «Il y avait des femmes plus âgées qui s'occupaient de leurs maris atteints de démence, mais aussi des jeunes réformés. L’un de nos participants était même un psychiatre qui avait quitté l'Église.»

Conseils utiles pour les proches

Pour Susanna Meyer Kunz, transmettre la matière en quatre heures est une tâche qui reste astreignante. En même temps, la majorité des participants a des connaissances préalables et des expériences personnelles sur lesquelles s’appuyer. Plus que des informations théoriques, des conseils pratiques sont donnés dans le cours. Par exemple, les participants sont sensibilisés à l'hygiène bucco-dentaire des patients gravement malades. «Il est apaisant pour les malades de se faire tamponner la bouche avec un coton humide. Surtout s'il est mouillé avec un goût apprécié de la personne, par exemple du cola ou du thé», illustre Susanna Meyer Kunz. Pendant le cours, les participants sont d’ailleurs amenés à tester cette technique entre eux.

Bien composer avec la mort

L'offre a également trouvé un écho favorable auprès d'organisations non confessionnelles. «Palliativ Vaude», une section de la Société suisse de soins palliatifs, a récemment fait traduire le cours en français. Matthias Fischer précise à ce titre que des discussions à propos de cette formation sont en cours avec d’autres sections. En raison de la demande, les nouveaux animateurs du cours doivent suivre une formation continue. Les cours sont dispensés par un spécialiste du secteur des soins infirmiers et une personne du secteur pastoral ou thérapeutique. Les cours sont gratuits pour les participants. L'objectif est d'enseigner aux participants les bases pour accompagner un proche en fin de vie, tel qu'elles ont été développées par la médecin anglaise Cicely Saunders, fondatrice du premier établissement hospitalier spécialisé en soins palliatifs, explique Matthias Fischer. «Après tout, il ne s'agit pas que les participants soient capables d'appliquer leurs connaissances nouvellement acquises de manière professionnelle. L'offre s'adresse à tous ceux qui veulent savoir ce qu'ils peuvent faire pour leurs proches et amis en fin de vie. Notre objectif est finalement très concret. Nous voulons aider les gens à bien gérer la mort.» - Heimito Nollé, Ref.ch/Protestinfo