La musique et le chant sont sources de joie!

Sylvain à l’orgue de Curtilles. / © Miléna Rochat
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Sylvain à l’orgue de Curtilles.
© Miléna Rochat

La musique et le chant sont sources de joie!

Anne-Christine Golay, pasteure à Curtilles-Lucens
1 juillet 2021
Célébrer
Pendant des semaines, nous n’avons plus pu chanter. Heureusement, nos organistes et autres musiciens s’en sont donnés à coeur joie, et nous les en remercions!

«Chantez à Dieu, de tout votre coeur et avec reconnaissance, des Psaumes, des hymnes et des cantiques inspirés par l’Esprit», Lettre aux Colossiens 3, 16.

Dans ce verset, Paul s’adresse aux Colossiens et y témoigne de l’importance des chants. Les chants s’accompagnent de la musique. Ensemble, ils témoignent d’une manière de célébrer le Seigneur. Ils font du reste partie de la liturgie de nos cultes, hier, comme aujourd’hui. Dans ce sens, depuis les temps les plus anciens, la musique accompagne toute la vie. Expression rythmique, forme mélodique, vibration, chant, danse, musique profane et musique sacrée : la musique est partout. Elle rythme la vie. Elle relie les hommes entre eux et avec l’univers. Elle exprime ce que les mots ne peuvent pas dire. Des fidèles témoignent qu’elle tend vers la transcendance. Dans l’Antiquité, la musique instrumentale, le chant et la danse vont le plus souvent ensemble dans les moments de fêtes profanes ou religieuses. Cela se répercute dans l’Ancien Testament. Le roi David lui-même participe activement à un culte très animé, à l’occasion du transport de l’Arche de l’Alliance à Jérusalem: «David et tous les Israélites exprimaient leur joie devant le Seigneur en jouant de toutes sortes d’instruments en bois de pin, tels que lyres et harpes, avec accompagnement de tambourins, de sistres et de cymbales», 2 Samuel 6, 5.

L’Ancien Testament nous a transmis des chants de toutes sortes, chants de guerre, de travail, de protestation, et parmi eux, les chants d’amour parmi les plus beaux qui soient, dans le Cantique des Cantiques.

A l’autre extrémité du registre des émotions, la musique accompagne les deuils, avec la complainte funèbre, ou la lamentation, qui permet de se réfugier auprès de Dieu, qui est la vie. On chante la douleur de la perte du défunt. Nos Psaumes, un grand et magnifique trésor poétique et spirituel, ne représentent certainement qu’une petite partie de tout ce qui se chantait et se jouait à l’époque. Mais les paroles et l’esprit des Psaumes traversent les siècles, nous les chantons encore aujourd’hui. Nos Psaumes chantent Dieu et l’humanité, l’univers, nos joies et nos peines. Ils accueillent tous les chants de ceux qui croient et qui doutent, depuis des millénaires. C’est grâce à eux que les premières communautés chrétiennes prient, chantent, résistent à la peur. Notre histoire témoigne aussi de l’importance du chant. Les réformateurs veulent que tout le monde puisse chanter. Nous chantons alors les Psaumes, mis en vers français par de grands poètes comme Clément Marot et d’autres, sur de nouvelles mélodies. Par la suite, les cantiques seront toujours au coeur des oeuvres de grands compositeurs tels que Jean-Sébastien Bach. Au XIXe siècle et hors d’Europe, les styles musicaux se diversifient. En Amérique, les esclaves noirs s’approprient le message de libération des Hébreux. Ils chantent le gospel avec ferveur et en choeur pendant leurs corvées. Puis au XXe siècle apparaissent d’autres types de musique. La musique peut aussi réunir des personnes de croyances et de convictions différentes. Dans ce sens, nous retrouvons aujourd’hui quelque chose du caractère universel de la musique telle qu’elle était appréciée du temps de l’Ancien Testament: l’accompagnement de toute la vie, la pulsation de l’humanité et même de la création.