Suisse romande: les concerts de gospel donnent à l'Avent sa couleur spirituelle
15 novembre 2004
De mi-novembre jusqu’à Noël, c’est la période des concerts de gospel
Des Noirs américains, des Suisses, mais aussi des Norvégiens vont sillonner les salles de concert de Suisse romande pour une vingtaine de rendez-vous etmême un atelier vocal. Parmi cette offre abondante, la moitié est mise en place par deux passionnés de cette musique. Rencontre.« Je suis tombé amoureux de la musique gospel quand j’avais 15 ans ». Willy Leiser affiche aujourd’hui 64 printemps et cet habitant de Montreux est actuellement l’un des principaux organisateurs de tournées de musique gospel en Europe. Les « Barbara Best Singers », les « Sensational Nightingales », les « Inspirational Charms »... c’est lui. En tout entre 60 et 80 concerts chaque année, la plupart entre mi-novembre et Noël. 6 auront lieu ces prochaines semaines en Suisse romande.La passion des petits groupesA l’époque, en 1955, un de ses amis vient chez lui avec deux anthologies de la musique noire américaine. Sur ces disques, Willy Leiser entend pour la première fois des monuments du negro-spiritual et du gospel comme Mahalia Jackson, le « Golden Gate Quartet » et les « Blind Boys of Alabama ». C’est le coup de foudre. Lui qui avait déjà une prédilection pour le jazz et le blues, découvre la passion de sa vie : la musique des Eglises noires des Etats-Unis. Il deviendra une dizaine d’années plus tard organisateur de concerts et de tournées, l’un des relais les plus actifs pour valoriser cette culture et cette musique en Europe.
« J’ai toujours travaillé avec des groupes de 4 à 6 artistes, explique Willy Leiser. Faire venir de grands groupes des Etats-Unis, des choeurs d’Eglise de 25 à 100 personnes par exemple, nécessite des appuis financiers de grandes entreprises ou de compagnies aériennes que je n’ai jamais su dénicher ». Depuis qu’il a organisé son premier concert de gospel en 1967, dans le cadre du festival de jazz de Juan-les-Pins en France, Willy Leiser est resté fidèle à un style de gospel : le gospel traditionnel. Il n’a pas suivi l’évolution d’une musique qui, aujourd’hui, a intégré les apports du hip-hop, du rap et du Rn’sB. « Le gospel contemporain touche fort peu les Européens, relève-t-il. Ce que le public souhaite entendre, ici avant Noël, c’est du gospel tel qu’il était chanté dans les Eglises noires, autour des années 50 ou 60 ».Priorité aux chorales d’EgliseMême son de cloche du côté de « Artsession », une société basée à Allschwil en Suisse alémanique. Elle organise 32 concerts de gospel en cette fin d’année, sous le nom de « Voices of Gospel ». 4 de ces concerts auront lieu en Suisse romande. Lukas Ernst, son directeur, ne fait venir en Suisse que d’authentiques choeurs d’Eglises : le « Trinity United Church of Christ », 40 choristes venus tout droit d’une Eglise de la banlieue sud de Chicago, le « St. Stephen Baptist Church Choir », 18 choristes, le « Rainbow Chorale », le « Chicago Mass Choir ». Grâce à l’appui d’une compagnie aérienne et d’un grand distributeur, le directeur d’« Artsession » parvient à faire venir ces choeurs, dont la plupart des chanteurs font le saut de l’Atlantique bénévolement, dans le cadre de leur engagement au sein de leur Eglise.
« Nous essayons de montrer les nouvelles influences qui traversent la musique noire américaine, mais ça ne prend pas auprès du public européen », explique Lukas Ernst. En décembre, en Suisse, il fait sombre et froid dehors. Le public souhaite entendre une musique qui réchauffe le coeur. Il ajoute: « Le gospel traditionnel a la faculté de servir d’allumette pour créer cette ambiance joyeuse et exubérante que chacun recherche durant cette période de l’année ». « Artsession » s’est risqué à organiser des concerts de rap-gospel, sans succès. « Mais si le groupe ou la chorale ne chante pas « O Happy Day » lors d’un concert, les gens repartent déçus, précise-t-il. Et ce n’est pas ce que nous souhaitons ! »Des ateliers en Suisse et aux Etats-UnisDepuis cette année, « Artsession » propose une nouvelle activité dans son programme de gospel de fin d’année. Lukas Ernst organise un atelier vocal avec le directeur de la « Rainbow Chorale », une journée pour approfondir la technique vocale de ce genre de musique. Le séminaire aura lieu à Bâle, le 11 décembre. Il est déjà complet depuis plusieurs semaines. Du côté de « Artsession », on se dit surpris du succès remporté par cette proposition. « L’an prochain, nous multiplierons cette offre dans différentes villes de Suisse alémanique. C’est intéressant pour nos concerts, ajoute Lukas Ernst, parce que les chanteurs suisses qui ont participé à l’atelier, se joignent au choeur noir américain à la fin de leur prestation. Ce faisant, ils amènent leurs amis au concert . »
« Artsession » n’est pas en manque d’idées. Au printemps prochain, cette société ne propose rien moins qu’un « pèlerinage » d’une semaine à Chicago, la Mecque du gospel. Au programme : travail vocal avec le directeur du choeur de l’Eglise « Trinity United Church of Christ » et participation à un grand festival de gospel qui se tiendra dans la capitale économique de l’Illinois. De quoi attirer les passionnés d’une musique qui donne à la vie des Eglises noires américaines une couleur d’exubérance et de fête que l’on connaît peu de ce côté-ci de l’Atlantique.
« J’ai toujours travaillé avec des groupes de 4 à 6 artistes, explique Willy Leiser. Faire venir de grands groupes des Etats-Unis, des choeurs d’Eglise de 25 à 100 personnes par exemple, nécessite des appuis financiers de grandes entreprises ou de compagnies aériennes que je n’ai jamais su dénicher ». Depuis qu’il a organisé son premier concert de gospel en 1967, dans le cadre du festival de jazz de Juan-les-Pins en France, Willy Leiser est resté fidèle à un style de gospel : le gospel traditionnel. Il n’a pas suivi l’évolution d’une musique qui, aujourd’hui, a intégré les apports du hip-hop, du rap et du Rn’sB. « Le gospel contemporain touche fort peu les Européens, relève-t-il. Ce que le public souhaite entendre, ici avant Noël, c’est du gospel tel qu’il était chanté dans les Eglises noires, autour des années 50 ou 60 ».Priorité aux chorales d’EgliseMême son de cloche du côté de « Artsession », une société basée à Allschwil en Suisse alémanique. Elle organise 32 concerts de gospel en cette fin d’année, sous le nom de « Voices of Gospel ». 4 de ces concerts auront lieu en Suisse romande. Lukas Ernst, son directeur, ne fait venir en Suisse que d’authentiques choeurs d’Eglises : le « Trinity United Church of Christ », 40 choristes venus tout droit d’une Eglise de la banlieue sud de Chicago, le « St. Stephen Baptist Church Choir », 18 choristes, le « Rainbow Chorale », le « Chicago Mass Choir ». Grâce à l’appui d’une compagnie aérienne et d’un grand distributeur, le directeur d’« Artsession » parvient à faire venir ces choeurs, dont la plupart des chanteurs font le saut de l’Atlantique bénévolement, dans le cadre de leur engagement au sein de leur Eglise.
« Nous essayons de montrer les nouvelles influences qui traversent la musique noire américaine, mais ça ne prend pas auprès du public européen », explique Lukas Ernst. En décembre, en Suisse, il fait sombre et froid dehors. Le public souhaite entendre une musique qui réchauffe le coeur. Il ajoute: « Le gospel traditionnel a la faculté de servir d’allumette pour créer cette ambiance joyeuse et exubérante que chacun recherche durant cette période de l’année ». « Artsession » s’est risqué à organiser des concerts de rap-gospel, sans succès. « Mais si le groupe ou la chorale ne chante pas « O Happy Day » lors d’un concert, les gens repartent déçus, précise-t-il. Et ce n’est pas ce que nous souhaitons ! »Des ateliers en Suisse et aux Etats-UnisDepuis cette année, « Artsession » propose une nouvelle activité dans son programme de gospel de fin d’année. Lukas Ernst organise un atelier vocal avec le directeur de la « Rainbow Chorale », une journée pour approfondir la technique vocale de ce genre de musique. Le séminaire aura lieu à Bâle, le 11 décembre. Il est déjà complet depuis plusieurs semaines. Du côté de « Artsession », on se dit surpris du succès remporté par cette proposition. « L’an prochain, nous multiplierons cette offre dans différentes villes de Suisse alémanique. C’est intéressant pour nos concerts, ajoute Lukas Ernst, parce que les chanteurs suisses qui ont participé à l’atelier, se joignent au choeur noir américain à la fin de leur prestation. Ce faisant, ils amènent leurs amis au concert . »
« Artsession » n’est pas en manque d’idées. Au printemps prochain, cette société ne propose rien moins qu’un « pèlerinage » d’une semaine à Chicago, la Mecque du gospel. Au programme : travail vocal avec le directeur du choeur de l’Eglise « Trinity United Church of Christ » et participation à un grand festival de gospel qui se tiendra dans la capitale économique de l’Illinois. De quoi attirer les passionnés d’une musique qui donne à la vie des Eglises noires américaines une couleur d’exubérance et de fête que l’on connaît peu de ce côté-ci de l’Atlantique.