L’Eglise réformée vaudoise hausse le ton contre les renvois forcés
7 décembre 2004
Le Conseil synodal demande avec insistance au canton de renoncer à contraindre au départ les 523 requérants d’asile déboutés
Et se dit prêt à demander aux paroisses protestantes de les accueillir si cette menace est mise à exécution. Dans le dossier des 523 requérants d’asile déboutés, la menace de renvois forcés se précise. « Moment charnière » où le Conseil synodal, exécutif de l’Eglise, entend bien ne pas rester muet. « Jusqu’ici, nous nous sommes contentés d’appeler au dialogue. Désormais, il faut dire que cette situation ne peut plus durer, et que le canton doit prendre des dispositions pour que ces gens soient accueillis » , explique Patrick Felberbaum, nouveau conseiller synodal en charge du Département « Présence et solidarité ». "Une question de responsabilité citoyenne et ecclésiale"L’EERV demande donc « avec insistance », qu’à de rares exceptions près, aucun renvoi ne soit effectué par le canton de Vaud. Pour le pasteur Antoine Reymond, membre permanent du Conseil synodal, « c’est à la Confédération de prendre ses responsabilités. Il s’agit tout simplement d’une question de morale ». Et sinon ? « L’Eglise est prête à ouvrir plus largement les portes de ses paroisses », souligne Patrick Felberbaum. Depuis plus de quatre mois, en alternance avec les catholiques, l’EERV offre des locaux pour la « Maison des migrations ». Si une « solution juste » n’est pas trouvée, elle prendra le relais de la « Coordination asile » et la responsabilité d’héberger en son nom les requérants déboutés. Une prise de position forte, qui pourrait sonner aux oreilles de certains comme un appel à la désobéissance civile. « Nous ne sommes pas contre le principe même des renvois, rappelle de son côté le président du Conseil synodal Henri Chabloz. Mais dans cette situation, c’est une affaire de responsabilité citoyenne et ecclésiale : ces gens n’ont pas à souffrir des lenteurs administratives ».
Jusqu’ici, quatre des sept paroisses protestantes lausannoises ont accueilli la Maison des migrations, et celle de St-Paul abrite depuis fin août une famille de requérants. D’autres paroisses, ailleurs dans le canton, seront-elles prêtes à recevoir des personnes déboutées ? « Elles attendent une prise de position de la part du Conseil synodal. Et je pense que plusieurs d’entre elles accepteront. A Lausanne, mais aussi à Vevey, dans la Broye ou à Yverdon-les-Bains: nous savons que les choses sont en route », répond Patrick Felberbaum. Les responsables de l'EERV ont également lancé un appel en faveur des «sans-papiers». Ils demandent aux autorités vaudoises de ne pas sanctionner les quelque 250 personnes qui ont « pris le risque de présenter spontanément leurs dossiers » en vue d'une régularisation et qui sont désormais menacées de détention administrative et d'expulsion imminente. D’après Brigitte Zilocchi, médiatrice Eglise – réfugiés, « de nombreuses personnes reçoivent leur lettre de départ ces temps-ci, dont certaines résident depuis très longtemps en Suisse ».
Jusqu’ici, quatre des sept paroisses protestantes lausannoises ont accueilli la Maison des migrations, et celle de St-Paul abrite depuis fin août une famille de requérants. D’autres paroisses, ailleurs dans le canton, seront-elles prêtes à recevoir des personnes déboutées ? « Elles attendent une prise de position de la part du Conseil synodal. Et je pense que plusieurs d’entre elles accepteront. A Lausanne, mais aussi à Vevey, dans la Broye ou à Yverdon-les-Bains: nous savons que les choses sont en route », répond Patrick Felberbaum. Les responsables de l'EERV ont également lancé un appel en faveur des «sans-papiers». Ils demandent aux autorités vaudoises de ne pas sanctionner les quelque 250 personnes qui ont « pris le risque de présenter spontanément leurs dossiers » en vue d'une régularisation et qui sont désormais menacées de détention administrative et d'expulsion imminente. D’après Brigitte Zilocchi, médiatrice Eglise – réfugiés, « de nombreuses personnes reçoivent leur lettre de départ ces temps-ci, dont certaines résident depuis très longtemps en Suisse ».