A Neuchâtel, l’aumônerie des rues occupe le pavé depuis plus d'une année
3 février 2005
Depuis l'été 2003, Viviane Maeder développe à Neuchâtel une aumônerie des rues basée sur le même concept que celle de Lausanne, où elle a travaillé durant 8 ans
Rencontre à La Lanterne, lieu d’accueil qui offre écoute et spiritualité sans rien imposer.« Ici, les gens viennent se raconter, partager un peu de leur galère. Ils sortent des statistiques pour redevenir un prénom, un destin, une personne que nous accueillons et qui nous accueille aussi ». A Neuchâtel, depuis un peu plus d´une année, « La Lanterne » éclaire cette petite rue de la vieille ville.
Un petit local voûté, quatre tables, une dizaine de chaises. « Avant notre arrivée, on vendait ici du foie gras », sourit la responsable des lieux Viviane Maeder. Après huit ans aux côtés de Yann de Haas à la Pastorale des rues de Lausanne, la diacre a rejoint son canton d’origine pour y développer un lieu basé sur le même concept (lire encadré). « Nous tentons de cheminer avec les gens, d’aller à leur rencontre dans les autres lieux d’accueil de la ville, les cafés, au bord du lac ».
Deux permanences hebdomadaires, le mercredi après-midi et le vendredi soir, où les visiteurs sont accueillis par une soupe ou des salades suivant la saison. « La nourriture est préparée par une petite équipe de bénévoles », précise Viviane Maeder, actuellement secondée par un stagiaire vaudois, Christophe Reichenbach, envoyé par les Assemblées évangéliques de Suisse romande (AESR). Le règlement est affiché sur la porte : pas de deal, pas de violence, aucun produit psychotrope. Le reste se crée tous les jours dans un constant va-et-vient d’habitués ou d’hôtes de passage. « Nous suivons les besoins de ceux qui nous consultent et nous tentons de nous mettre à l’écoute. Nous allons les voir aussi, en prison, à l’hôpital. Et nous les aidons quant il le faut », souligne Christophe. Une spiritualité affichée mais jamais imposéeMais la Lanterne ne constitue pas un lieu d’accueil à bas seuil de plus. La spécificité de l’endroit se découvre derrière une porte verte, qui cache une seconde pièce abritant une chapelle. Une grande croix, une petite icône, des bougies, un tapis. Sur le pupitre, un grand livre. « Ceux qui le désirent peuvent y inscrire leur nom. Ils seront alors portés dans le moment de prière du mercredi ». Cette demi-heure de recueillement se voit clairement séparée de la permanence elle-même, « histoire que les gens ne se sentent pas embarqués dans une spiritualité contre leur gré. Même si nous affichons clairement la couleur, il n’est pas question de faire du prosélytisme, simplement de restituer Dieu au coeur de ces vies malmenées, avec cette simple question : que peut-on Lui dire de ce que tu vis en ce moment ? », explique Viviane Maeder. Et si l’on débarque ici à l’improviste, sans rendez-vous, pour un peu de chaleur, de café ou quelques cuillères de bircher accommodé par Yves, qui fait figure de bénévole permanent, pas de problème. « Mais dès que l’on désire se confier, parler de soi, on passe dans la chapelle ».
Quant on lui demande de comparer la « zone » de Neuchâtel avec la situation lausannoise qu’elle connaît bien, Viviane Maeder évoque d’emblée « une même souffrance, une même solitude, un immense besoin de reconstruire des repères, de retrouver confiance en l’autre et en l’existence ». Officiellement, il n’existe ni scène ouverte de la drogue, ni prostitution de rue à Neuchâtel. « Même si la précarité se rencontre aussi, tout y est plus soft qu’à Lausanne, notamment parce la police est très présente partout ». Revers de la médaille, l’absence d’une structure de prise en charge nocturne à l’exemples des Marmotte et autre Sleep In de la capitale vaudoise « nous obligent parfois à diriger les gens sur Yverdon-les-Bains ou sur Bienne. Et de temps en temps à payer une nuit d’hôtel ».
Un petit local voûté, quatre tables, une dizaine de chaises. « Avant notre arrivée, on vendait ici du foie gras », sourit la responsable des lieux Viviane Maeder. Après huit ans aux côtés de Yann de Haas à la Pastorale des rues de Lausanne, la diacre a rejoint son canton d’origine pour y développer un lieu basé sur le même concept (lire encadré). « Nous tentons de cheminer avec les gens, d’aller à leur rencontre dans les autres lieux d’accueil de la ville, les cafés, au bord du lac ».
Deux permanences hebdomadaires, le mercredi après-midi et le vendredi soir, où les visiteurs sont accueillis par une soupe ou des salades suivant la saison. « La nourriture est préparée par une petite équipe de bénévoles », précise Viviane Maeder, actuellement secondée par un stagiaire vaudois, Christophe Reichenbach, envoyé par les Assemblées évangéliques de Suisse romande (AESR). Le règlement est affiché sur la porte : pas de deal, pas de violence, aucun produit psychotrope. Le reste se crée tous les jours dans un constant va-et-vient d’habitués ou d’hôtes de passage. « Nous suivons les besoins de ceux qui nous consultent et nous tentons de nous mettre à l’écoute. Nous allons les voir aussi, en prison, à l’hôpital. Et nous les aidons quant il le faut », souligne Christophe. Une spiritualité affichée mais jamais imposéeMais la Lanterne ne constitue pas un lieu d’accueil à bas seuil de plus. La spécificité de l’endroit se découvre derrière une porte verte, qui cache une seconde pièce abritant une chapelle. Une grande croix, une petite icône, des bougies, un tapis. Sur le pupitre, un grand livre. « Ceux qui le désirent peuvent y inscrire leur nom. Ils seront alors portés dans le moment de prière du mercredi ». Cette demi-heure de recueillement se voit clairement séparée de la permanence elle-même, « histoire que les gens ne se sentent pas embarqués dans une spiritualité contre leur gré. Même si nous affichons clairement la couleur, il n’est pas question de faire du prosélytisme, simplement de restituer Dieu au coeur de ces vies malmenées, avec cette simple question : que peut-on Lui dire de ce que tu vis en ce moment ? », explique Viviane Maeder. Et si l’on débarque ici à l’improviste, sans rendez-vous, pour un peu de chaleur, de café ou quelques cuillères de bircher accommodé par Yves, qui fait figure de bénévole permanent, pas de problème. « Mais dès que l’on désire se confier, parler de soi, on passe dans la chapelle ».
Quant on lui demande de comparer la « zone » de Neuchâtel avec la situation lausannoise qu’elle connaît bien, Viviane Maeder évoque d’emblée « une même souffrance, une même solitude, un immense besoin de reconstruire des repères, de retrouver confiance en l’autre et en l’existence ». Officiellement, il n’existe ni scène ouverte de la drogue, ni prostitution de rue à Neuchâtel. « Même si la précarité se rencontre aussi, tout y est plus soft qu’à Lausanne, notamment parce la police est très présente partout ». Revers de la médaille, l’absence d’une structure de prise en charge nocturne à l’exemples des Marmotte et autre Sleep In de la capitale vaudoise « nous obligent parfois à diriger les gens sur Yverdon-les-Bains ou sur Bienne. Et de temps en temps à payer une nuit d’hôtel ».