Un pasteur, sinon rien: le Ministère Sida de Genève menace de fermer ses portes
18 mai 2005
Le Ministère Sida fermera ses portes le 1er septembre 2005 si aucun pasteur n’est nommé pour succéder à Dominique Roulin, l’actuelle ministre en charge
Les autorités de l’Eglise protestante de Genève (EPG) et l’Association qui soutient le Ministère ne voient pas de la même manière la présence de l’Eglise auprès des malades du sida. La première envisage la nomination d’un laïc à ce poste, le conseil du Ministère Sida, lui, veut un pasteur, sinon rien!Dans le cadre de la restructuration de l’Eglise protestante de Genève, le Consistoire (organe décisionnel), réuni au mois de mars dernier, n’a pas souhaité repourvoir de facto le poste à plein temps de la ministre. Pour Dominique Roulin et le Conseil de l’Association, la situation n’est pas acceptable. Leur position est claire: «La présence d’un pasteur est incontournable. Sans cela, nous serons obligés de fermer le Ministère malgré notre tristesse. Nous devons être clairs à l'égard des gens. Nous ne braderons pas le Ministère et nous ne ferons pas de bricolage».
«Nous ne lâchons pas les malades du sida et les personnes séropositives », répond Joël Stroudinsky, président de l’EPG, qui déplore l’attitude des dirigeants du Ministère Sida. «Dans quelle mesure l’accompagnement spirituel et humain peut-il se poursuivre sous forme d’aumônerie, et fonctionner avec par exemple un diacre », se demande l’EPG qui cherche à mieux définir sa présence auprès des malades du sida.
Crée en 1991, le Ministère Sida, dont l'essor a été très rapide, s'est développé parallèlement aux nombreux décès enregistrés au début des années 90. La question alors était de chercher comment survivre à la maladie et trouver du sens à son histoire de vie. Avec l’arrivée des trithérapies en 1996, la mort est devenue moins imminente pour les sidéens et le Ministère a réorienté son activité proposant, en plus de l'accompagnement spirituel en fin de vie, une aide sociale sous forme de bons alimentaires et des micro-crédits. «L’aspect social de l’intervention du Ministère ne doit pas être qu’à la charge de l’Eglise», remarque Joël Stroudinsky. « Le social est un outil pour parvenir au sens de la vie, pour toucher ce qui est existentiel», rétorque Dominique Roulin, avant d’ajouter que les 160 personnes qui fréquentent le Ministère chaque mois, viennent chercher à la fois une aide matérielle et un accompagnement spirituel. «Ceux qui désirent qu’un soutien social vont déjà à l’Hospice», ajoute-t-elle.
Elle rappelle que l’Eglise genevoise assure son salaire de ministre, plus une subvention d’un millier de francs. L’Etat de Genève pour sa part, verse une contribution de 70'000 francs. Le budget total du Ministère Sisa se monte à 412'938 francs. Des dons privés le financent à hauteur de Fr. 203'344 francs. Des particuliers auraient même proposé de financer le salaire de Dominique Roulin pour assurer l’avenir du Ministère. Une proposition que la pasteure a rejetée: «Je ne vais pas fonder une secte. Le Ministère doit garder un lien avec l’Eglise», estime-t-elle. «Je conteste la responsabilité que le Ministère Sida veut faire endosser à l’Eglise, conclut Joël Stroudinsky, s’ils ont décidé de fermer, cette décision n’est pas la nôtre».
«Nous ne lâchons pas les malades du sida et les personnes séropositives », répond Joël Stroudinsky, président de l’EPG, qui déplore l’attitude des dirigeants du Ministère Sida. «Dans quelle mesure l’accompagnement spirituel et humain peut-il se poursuivre sous forme d’aumônerie, et fonctionner avec par exemple un diacre », se demande l’EPG qui cherche à mieux définir sa présence auprès des malades du sida.
Crée en 1991, le Ministère Sida, dont l'essor a été très rapide, s'est développé parallèlement aux nombreux décès enregistrés au début des années 90. La question alors était de chercher comment survivre à la maladie et trouver du sens à son histoire de vie. Avec l’arrivée des trithérapies en 1996, la mort est devenue moins imminente pour les sidéens et le Ministère a réorienté son activité proposant, en plus de l'accompagnement spirituel en fin de vie, une aide sociale sous forme de bons alimentaires et des micro-crédits. «L’aspect social de l’intervention du Ministère ne doit pas être qu’à la charge de l’Eglise», remarque Joël Stroudinsky. « Le social est un outil pour parvenir au sens de la vie, pour toucher ce qui est existentiel», rétorque Dominique Roulin, avant d’ajouter que les 160 personnes qui fréquentent le Ministère chaque mois, viennent chercher à la fois une aide matérielle et un accompagnement spirituel. «Ceux qui désirent qu’un soutien social vont déjà à l’Hospice», ajoute-t-elle.
Elle rappelle que l’Eglise genevoise assure son salaire de ministre, plus une subvention d’un millier de francs. L’Etat de Genève pour sa part, verse une contribution de 70'000 francs. Le budget total du Ministère Sisa se monte à 412'938 francs. Des dons privés le financent à hauteur de Fr. 203'344 francs. Des particuliers auraient même proposé de financer le salaire de Dominique Roulin pour assurer l’avenir du Ministère. Une proposition que la pasteure a rejetée: «Je ne vais pas fonder une secte. Le Ministère doit garder un lien avec l’Eglise», estime-t-elle. «Je conteste la responsabilité que le Ministère Sida veut faire endosser à l’Eglise, conclut Joël Stroudinsky, s’ils ont décidé de fermer, cette décision n’est pas la nôtre».