La ponctualité à Genève, la faute à Calvin ?
21 juillet 2005
L’heure, c’est l’heure : c’est à Calvin que l’on doit l’invention de la ponctualité, une valeur qui va ouvrir la voie à l’organisation rationnelle de nos temps socio-économiques modernes
Spécialiste de la Réforme, Max Engammare résume dans le dernier Bulletin du Centre Protestant d’Etudes, l’étude qu’il a menée sur le rapport de Calvin au temps que Dieu prête aux humains qui se doivent dên faire un bon emploi. Sans que Jean Calvin ait écrit un traité sur le temps, son programme spirituel et social pour la ville de Genève se veut attentif au temps quotidien. Il va inspirer et faire adopter plusieurs ordonnances ecclésiastiques qui vont mettre une population entière à l’heure et au pas : l’utilisation du temps, la longueur des sermons sont réglementées. La ponctualité est imposée au culte, et enseignée dans les écoles dès 1560 et les absences injustifiées sont punies. La volonté de ne pas perdre du temps est généralisée pour lutter contre l’oisiveté. Chacun sera rendu comptable et coupable à la fin des temps devant Dieu de son temps gaspillé, comme l’annonce régulièrement Calvin dans ses sermons. Cette gestion du temps annonce indéniablement l’esprit du capitalisme.