Votation sur la libre-circulation des personnes: le oui solidaire des Eglises

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Votation sur la libre-circulation des personnes: le oui solidaire des Eglises

18 août 2005
La Fédération des Eglises Protestantes de Suisse (FEPS) et la Commission nationale suisse Justice et Paix, organe consultatif de la Conférence des Evêques, soutiennent l’élargissement de l’accord sur la libre circulation des personnes aux dix nouveaux Etats membres de l’Union européenne et invitent les autorités suisses à appliquer systématiquement les mesures d’accompagnement prévues
Une prise de position qui témoigne de l’engagement actuel des Eglises sur les questions qui touchent à l’éthique sociale. Est-ce le rôle des Eglises de prendre position au sujet des prochaines votations populaires du 25 septembre et de se mêler de la vie politique ? A la question, Henri Chabloz, président du Conseil synodal de l’Eglise évangélique réformée vaudoise (EERV) répond sans détour que l’Eglise doit avoir un regard sur la vie sociale et a « le devoir moral et spirituel de se prononcer sur les questions d’éthique, pour être véritablement en dialogue avec la société ». Antoine Reymond pour sa part, évoque la dureté du débat et l’intolérance préoccupante de certains hommes politiques. « Sur certains sujets, l’Eglise se doit de prendre part au débat et d’interpeller la société sur les choix qu’elle doit faire ». Il rappelle que le Conseil synodal vaudois s'est pleinement rallié à la position de la FEPS.

A Berne, Simon Weber, porte-parole de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS), rappelle la position claire avancée : Les Eglises tiennent à assumer leurs responsabilités dans la communauté et à prendre part au débat sur des questions touchant à l’éthique sociale. Le Conseil de la FEPS estime que l’élargissement de l’accord sur la libre circulation des personnes est une contribution à la paix, à l’intégration, à l’équilibre de l’Europe, qu’il témoigne de notre appartenance commune à l’humanité. "Cet élargissement nous invite à nous ouvrir aux autres, à la solidarité entre les humains avec ceux qui vivent dans des pays économiquement plus défavorisés. ». La paix, précise encore le rapport de la FEPS sur la question, ne peut s’établir que si la libre circulation des biens et des services est combinée avec la libre circulation des personnes. Ainsi ce projet de paix devient un projet du respect mutuel des personnes et de leur dignité ».

Côté catholique, même son de cloche de la part de Wolfgang Bürstein, porte-parole de la commission nationale Justice et Paix : il rappelle la responsabilité fondamentale de l’Eglise concernant les questions touchant à la justice, au maintien à la paix et à la sécurité, à la façon dont la Suisse entend se définir par rapport à l’Europe. « Nous pensons que la libre circulation est une contribution au maintien de la paix, à un monde plus juste et plus solidaire ».

Les Eglises, tant protestante que catholique, assortissent leur soutien de la garantie d'un renforcement effectif des mesures dites d’accompagnement pour lutter efficacement contre le risque de dumping salarial et social. « Il ne faut pas que l’ouverture du marché aux nouveaux membres de l’Union européenne conduise à un abaissement des salaires et de la protection des travailleurs », précise Simon Weber à Berne. En conséquence, la FEPS et la Commission Justice et paix catholique insiste sur l’application stricte de la réglementation dont dispose la Suisse pour préserver de bonnes conditions de travail, équitables pour tous. « Globalement, conclut Wolfgang Bürgstein, l’extension de la libre circulation des personnes apportera à la Suisse de nets avantages ».

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