Fin annoncée de l’Agence romande d’Education chrétienne (AREC)
18 août 2005
L’Agence romande d’Education chrétienne (AREC)à Lausanne va fermer ses portes le 31 décembre prochain
Sa liquidation, programmée dans le cadre de la restructuration engagée par le « processus de Charmey » en 1994, a été annoncée officiellement au début de l’été par la Conférence des Eglises Romandes (CER). Fin d’une institution qui avait 153 ans. La fermeture de l’Agence romande d’éducation chrétienne était dans l’air depuis un certain temps déjà, mais la nouvelle a été véritablement annoncée le 30 juin dernier aux employés et à Sylvette Delessert, directrice de l’agence. Le personnel, formé d’un comptable qui a plus de 30 ans de maison, d’une réceptionniste à mi-temps et d’une secrétaire à 40%, va recevoir ces prochains jours une lettre de licenciement pour la fin de l’année avec un préavis de 3 mois. Avec la fermeture de cette institution qui avait 153 ans, c’est une page de l’histoire des Eglise protestantes de Suisse romande qui se tourne. Créée par les Vaudois pour offrir aux paroisses la possibilité de s’appuyer sur un matériel éditorial et didactique de qualité pour l’enseignement biblique des enfants et la catéchèse des adolescents, elle était devenue romande en 1972, avec la création du Conseil romand d’éducation chrétienne (CREC).
Depuis des années, l’AREC recevait une subvention de la Conférence des Eglises Romandes (CER) pour couvrir une partie de ses frais de fonctionnement, ainsi qu’un salaire à plein temps. Elle s’autofinançait pour le reste grâce à la vente du matériel didactique qu’elle renouvelait chaque année et dont elle assurait l’édition, la vente et la distribution. Mais la baisse du nombre des protestants et le désintérêt croissant face à l’Eglise et à la catéchèse ont entraîné une diminution des clients et des utilisateurs du matériel de l’AREC, explique Sylvette Delessert, ce qui a contribué à plonger l’institution à plusieurs reprises dans les chiffres rouges ».
Depuis 14 mois, l’enveloppe budgétaire accordée par la Conférence des Eglises Romandes,gérée par le Conseil Romand d’Education Chrétienne (CREC), n’a plus été versée dans son entier à l’AREC, conformément au budget adopté par l’Assemblée générale. « Nous l’avons divisée en deux, une moitié pour l’AREC dont la dissolution avait été demandée pour le 31 mars 2004, échéance repoussée ensuite à l’été, l’autre moitié étant destinée à l’enveloppe budgétaire de la nouvelle structure qui remplacera l’AREC au 1er janvier prochain, explique Raymond Bassin, trésorier de la Conférence des Eglises Romandes.
Une fois l’institution liquidée, va-t-elle renaître de ses cendres ? « Pas exactement et en tous cas pas sous la même forme, répond Raymond Bassin, l’Eglise a moins d’argent, il nous faut resserrer nos budgets, c’est pourquoi nous avons choisi il y a quelques années déjà de rationaliser nos ministères communs. Nous avons défini 3 secteurs : la formation, assurée par l’Office Romand de Formation (OPF), l’information, en charge de l’Office protestant des médias (OPM) et les éditions, qui seront assurées par le futur Office protestant d’édition chrétienne. Il entrera en fonction en janvier prochain. Nous lui avons attribué 2 postes à mi-temps. Nous engagerons de nouvelles personnes pour ces postes ». Relève promise« Cet office, précise Antoine Reymond, membre vaudois du Bureau de la CER en charge du dossier, aura pour but d’éditer, de diffuser et de promouvoir le travail qu’une plateforme de travail, constituée des permanents cantonaux des catéchèses pour les enfants et les jeunes, vont mettre au point. Ce groupe de travail sera chargé d’élaborer une catéchèse commune. Il planche déjà sur les thèmes qui feront l’objet de publications. Nous éditerons également certaines séquences réalisées dans les cantons par les responsables de l’éducation chrétienne. Enfin nous comptons créer des synergies avec les éditions françaises Olivetan à Lyon ».
Jacques Lantz, président du Conseil romand d’éducation chrétienne (CREC) qui a été dissout, pasteur de l’Eglise française de Berne, se montre réservé quant à l’intervention rapide de la relève promise, dont personne n’a été officiellement informé: « Si l’on n’assure pas la continuité d’un organe d’édition pour le suivi catéchétique, bien des gens dans les paroisses se tourneront vers les programmes proposés par les Eglises évangéliques, dont la ligne théologique n’est pas forcément celle qu’on souhaiterait transmettre ». Sylvette Delessert s’inquiète, elle, de la place qui sera réellement donnée à l’avenir à la catéchèse et craint qu’elle ne devienne le parent pauvre des Eglises romandes.
« Les Genevois ont posé des questions et des conditions à la liquidation, soit des garanties sur la poursuite des éditions, or actuellement nous sommes dans le bleu, constate Blaise Menu, en charge de l’Animation Jeunesse en Eglise à Genève. Roland Benz, le modérateur de la Compagnie des pasteurs, ne s’oppose pas à un changement, mais regrette que la CER n’ait pas pris en considération les conditions que les Genevois avaient posées par écrit pour mener à bien la dissolution de l’AREC. « Notre lettre est restée sans réponse», précise le modérateur. Toujours à Genève, Bruno Miquel, responsable du Service Enfance et Famille de l’Eglise protestante, craint que cette suppression n’en décourage plus d’un : « Comment pouvons-nous rassurer les paroisses qui comptent sur du matériel ? Il est urgent qu’on nous informe avec précision sur l’avenir des éditions et la structure qui sera mise en place ! ».
Depuis des années, l’AREC recevait une subvention de la Conférence des Eglises Romandes (CER) pour couvrir une partie de ses frais de fonctionnement, ainsi qu’un salaire à plein temps. Elle s’autofinançait pour le reste grâce à la vente du matériel didactique qu’elle renouvelait chaque année et dont elle assurait l’édition, la vente et la distribution. Mais la baisse du nombre des protestants et le désintérêt croissant face à l’Eglise et à la catéchèse ont entraîné une diminution des clients et des utilisateurs du matériel de l’AREC, explique Sylvette Delessert, ce qui a contribué à plonger l’institution à plusieurs reprises dans les chiffres rouges ».
Depuis 14 mois, l’enveloppe budgétaire accordée par la Conférence des Eglises Romandes,gérée par le Conseil Romand d’Education Chrétienne (CREC), n’a plus été versée dans son entier à l’AREC, conformément au budget adopté par l’Assemblée générale. « Nous l’avons divisée en deux, une moitié pour l’AREC dont la dissolution avait été demandée pour le 31 mars 2004, échéance repoussée ensuite à l’été, l’autre moitié étant destinée à l’enveloppe budgétaire de la nouvelle structure qui remplacera l’AREC au 1er janvier prochain, explique Raymond Bassin, trésorier de la Conférence des Eglises Romandes.
Une fois l’institution liquidée, va-t-elle renaître de ses cendres ? « Pas exactement et en tous cas pas sous la même forme, répond Raymond Bassin, l’Eglise a moins d’argent, il nous faut resserrer nos budgets, c’est pourquoi nous avons choisi il y a quelques années déjà de rationaliser nos ministères communs. Nous avons défini 3 secteurs : la formation, assurée par l’Office Romand de Formation (OPF), l’information, en charge de l’Office protestant des médias (OPM) et les éditions, qui seront assurées par le futur Office protestant d’édition chrétienne. Il entrera en fonction en janvier prochain. Nous lui avons attribué 2 postes à mi-temps. Nous engagerons de nouvelles personnes pour ces postes ». Relève promise« Cet office, précise Antoine Reymond, membre vaudois du Bureau de la CER en charge du dossier, aura pour but d’éditer, de diffuser et de promouvoir le travail qu’une plateforme de travail, constituée des permanents cantonaux des catéchèses pour les enfants et les jeunes, vont mettre au point. Ce groupe de travail sera chargé d’élaborer une catéchèse commune. Il planche déjà sur les thèmes qui feront l’objet de publications. Nous éditerons également certaines séquences réalisées dans les cantons par les responsables de l’éducation chrétienne. Enfin nous comptons créer des synergies avec les éditions françaises Olivetan à Lyon ».
Jacques Lantz, président du Conseil romand d’éducation chrétienne (CREC) qui a été dissout, pasteur de l’Eglise française de Berne, se montre réservé quant à l’intervention rapide de la relève promise, dont personne n’a été officiellement informé: « Si l’on n’assure pas la continuité d’un organe d’édition pour le suivi catéchétique, bien des gens dans les paroisses se tourneront vers les programmes proposés par les Eglises évangéliques, dont la ligne théologique n’est pas forcément celle qu’on souhaiterait transmettre ». Sylvette Delessert s’inquiète, elle, de la place qui sera réellement donnée à l’avenir à la catéchèse et craint qu’elle ne devienne le parent pauvre des Eglises romandes.
« Les Genevois ont posé des questions et des conditions à la liquidation, soit des garanties sur la poursuite des éditions, or actuellement nous sommes dans le bleu, constate Blaise Menu, en charge de l’Animation Jeunesse en Eglise à Genève. Roland Benz, le modérateur de la Compagnie des pasteurs, ne s’oppose pas à un changement, mais regrette que la CER n’ait pas pris en considération les conditions que les Genevois avaient posées par écrit pour mener à bien la dissolution de l’AREC. « Notre lettre est restée sans réponse», précise le modérateur. Toujours à Genève, Bruno Miquel, responsable du Service Enfance et Famille de l’Eglise protestante, craint que cette suppression n’en décourage plus d’un : « Comment pouvons-nous rassurer les paroisses qui comptent sur du matériel ? Il est urgent qu’on nous informe avec précision sur l’avenir des éditions et la structure qui sera mise en place ! ».