Cri d’alarme en faveur du Congo
26 août 2005
A travers le récit poignant des victimes violées, l’association Vivere tente de mobiliser l’opinion publique au drame vécu par la population de la République démocratique du Congo
Dans la région du Kivu, malgré la présence des Casques bleus, des milliers de femmes continuent de perdre leur dignité, leur santé et souvent leurs vies dans un déchaînement de violence aveugle. Les visages se succèdent devant l’oeil fixe de la caméra. Le ton grave, des gens d’ici se font l’écho de l’horreur cachée de là-bas. Ces dix-huit témoignages de femmes congolaises violées nous plonge au coeur de la tragédie vécue depuis presque une décennie par la République démocratique du Congo.
Par ce petit film humanitaire diffusé une première fois vendredi soir au cinéma lausannois Bellevaux, l’association Vivere tente de mettre un terme aux exactions et aux violences subies par la population civile prise en otage par les bandes armées d’un pays en plein chaos. « Comment expliquerons-nous à nos enfants que, comme au Rwanda, le monde savait et n’a rien fait ? », s’interroge en ouverture de soirée le président de Vivere Michel Hoffman. Un pays en plein chaos3,8 millions de morts. La guerre civile congolaise demeure la plus grave crise humanitaire actuelle après celle du Darfour. Et cela malgré la présence sur place de 17'500 Casques bleus, qui tentent tant bien que mal de protéger les frontières des intrusions armées. Mais qui se montrent incapables de remplir la seconde partie de leur mandat qui consiste à protéger la population.
« Malgré le processus de paix, l’armée régulière comme les milices poursuivent leurs violations massives des droits de l’homme sur fond de régime largement corrompu », note encore Michel Hoffman. C’est dans l’est du pays, dans la région du Sud et Nord Kivu, que la situation paraît la plus critique. Soutenus par Vivere, quatre petits programmes vient en aide à une infime partie des victimes, alors que la dangerosité de la région a fait fuir la plupart les grosses organisations humanitaires. « Seuls restent Médecins sans frontières. Et encore avec une structure légère qu’ils doivent déménager plusieurs fois par mois en raison de l’insécurité ». Le viol comme instrument de la terreurIl règne au Kivu un véritable climat de terreur aveugle qui n'a pas de composante ethnique comme au Rwanda ; juste le pillage, le combat des bandes rivales et le viol sans discernement. Actes odieux et impunis qui laissent les femmes atteintes dans leur dignité, souvent dans leur santé, le plus souvent sans aucune réparation. Comme pour ajouter à l’horreur, l'agression dont elles ont été victimes provoque souvent une répudiation de la part de l’époux, les laissant sans ressource pour nourrir leurs enfants.Les hommes armés s’en prennent indifféremment aux fillettes ou aux bébés. Parmi les dix-huit courts récits lus dans ce documentaire figure ainsi le cas d’une petite de trois mois : « Le militaire voulait s’en prendre à notre fille adolescente, mais comme elle était absente de la maison, il a violenté notre enfant que nous avons retrouvée en pleurs et couverte de bleus. Nous nous sommes plaints auprès du chef de ce soldat, mais il n’a rien fait », raconte cette maman.
« A Sentinelles, nous avons aussi été profondément touchés par l’ampleur de cette détresse, de cette douleur. Nous soutenons donc pleinement Vivere dans cette volonté de relayer notre émotion et notre révolte », raconte Yvan Muriset, le responsable du mouvement fondé par Edmond Kaiser. Cette action militante vise donc avant tout à mobiliser l’opinion publique. « Mais nous voulons aussi faire pression sur la chaîne de décision politique, qui commence par nous autres citoyens, pour aboutir à un durcissement du mandat des Casques bleus – qui doit être renouvelé en octobre - afin que les civils soient efficacement protégés », relève Michel Hoffman. Parce que l’on ne pourra plus dire que l’on ne savait pas. UTILE
Une pétition à l’intention du secrétaire général de l’ONU peut être signée sur le site www.vivere.ch. Le document filmé « Alerte Congo » peut être obtenu auprès de l’association (021/626.12.60) qui a également besoin de fonds pour poursuivre ses quatre petits programmes humanitaires sur place. CCP-17 - 709738 - 6
Par ce petit film humanitaire diffusé une première fois vendredi soir au cinéma lausannois Bellevaux, l’association Vivere tente de mettre un terme aux exactions et aux violences subies par la population civile prise en otage par les bandes armées d’un pays en plein chaos. « Comment expliquerons-nous à nos enfants que, comme au Rwanda, le monde savait et n’a rien fait ? », s’interroge en ouverture de soirée le président de Vivere Michel Hoffman. Un pays en plein chaos3,8 millions de morts. La guerre civile congolaise demeure la plus grave crise humanitaire actuelle après celle du Darfour. Et cela malgré la présence sur place de 17'500 Casques bleus, qui tentent tant bien que mal de protéger les frontières des intrusions armées. Mais qui se montrent incapables de remplir la seconde partie de leur mandat qui consiste à protéger la population.
« Malgré le processus de paix, l’armée régulière comme les milices poursuivent leurs violations massives des droits de l’homme sur fond de régime largement corrompu », note encore Michel Hoffman. C’est dans l’est du pays, dans la région du Sud et Nord Kivu, que la situation paraît la plus critique. Soutenus par Vivere, quatre petits programmes vient en aide à une infime partie des victimes, alors que la dangerosité de la région a fait fuir la plupart les grosses organisations humanitaires. « Seuls restent Médecins sans frontières. Et encore avec une structure légère qu’ils doivent déménager plusieurs fois par mois en raison de l’insécurité ». Le viol comme instrument de la terreurIl règne au Kivu un véritable climat de terreur aveugle qui n'a pas de composante ethnique comme au Rwanda ; juste le pillage, le combat des bandes rivales et le viol sans discernement. Actes odieux et impunis qui laissent les femmes atteintes dans leur dignité, souvent dans leur santé, le plus souvent sans aucune réparation. Comme pour ajouter à l’horreur, l'agression dont elles ont été victimes provoque souvent une répudiation de la part de l’époux, les laissant sans ressource pour nourrir leurs enfants.Les hommes armés s’en prennent indifféremment aux fillettes ou aux bébés. Parmi les dix-huit courts récits lus dans ce documentaire figure ainsi le cas d’une petite de trois mois : « Le militaire voulait s’en prendre à notre fille adolescente, mais comme elle était absente de la maison, il a violenté notre enfant que nous avons retrouvée en pleurs et couverte de bleus. Nous nous sommes plaints auprès du chef de ce soldat, mais il n’a rien fait », raconte cette maman.
« A Sentinelles, nous avons aussi été profondément touchés par l’ampleur de cette détresse, de cette douleur. Nous soutenons donc pleinement Vivere dans cette volonté de relayer notre émotion et notre révolte », raconte Yvan Muriset, le responsable du mouvement fondé par Edmond Kaiser. Cette action militante vise donc avant tout à mobiliser l’opinion publique. « Mais nous voulons aussi faire pression sur la chaîne de décision politique, qui commence par nous autres citoyens, pour aboutir à un durcissement du mandat des Casques bleus – qui doit être renouvelé en octobre - afin que les civils soient efficacement protégés », relève Michel Hoffman. Parce que l’on ne pourra plus dire que l’on ne savait pas. UTILE
Une pétition à l’intention du secrétaire général de l’ONU peut être signée sur le site www.vivere.ch. Le document filmé « Alerte Congo » peut être obtenu auprès de l’association (021/626.12.60) qui a également besoin de fonds pour poursuivre ses quatre petits programmes humanitaires sur place. CCP-17 - 709738 - 6