L'Eglise orthodoxe russe contre la discrimination des séropositifs

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L'Eglise orthodoxe russe contre la discrimination des séropositifs

9 septembre 2005
L'Eglise orthodoxe russe refuse la discrimination des séropositifs et a adopté un document sur la lutte contre la propagation du sida, ont annoncé mardi dernier les responsables du patriarcat de Moscou
« Les prêtres et les croyants doivent faire tout leur possible pour que la volonté des séropositifs de venir au sein de l'Eglise ne soit pas accueillie avec indifférence, ou pire avec mépris et condamnation » souligne ce document de 22 pages approuvé par le Saint-Synode en octobre 2004 et présenté pour la première fois au public. « Les personnes atteintes du VIH/sida doivent trouver au sein de l'Eglise une maison, un port de salut et une famille attentive », ajoute le texte, soulignant qu'un séropositif « ne peut pas être privé de communion ou d'autres sacrements » à cause de sa maladie. « Les maladies et les souffrances sont une conséquence de nos péchés. Mais il ne faut pas accuser ces malades. Nous devons chercher comment soigner les maux sociaux qui sont à l'origine de cette maladie », a souligné lors d'une conférence de presse le porte-parole du patriarcat de Moscou Vsevolod Tchapline. « Il faut haïr le péché mais aimer le pécheur », a-t-il ajouté. Par ailleurs, les prêtres sont appelés à informer leurs paroissiens, surtout les jeunes, sur la menace du sida et leur apprendre « les principes moraux du christianisme » qui les aideront à « contrôler leur comportement » et à éviter d'être contaminés par le virus, selon la conception de l'Eglise. « Le sida n'est pas un problème médical. La propagation du sida est le résultat de la dégradation morale de notre société », a souligné le prêtre Vladimir Chmaliï, responsable de la commission théologique du Saint-Synode qui avait participé à la création du document. « Le relâchement des moeurs après la chute de l'URSS a contribué à la propagation des maladies sexuellement transmises. Les séropositifs sont des victimes. Ce sont nos enfants que nous avons perdus. C'est de notre faute », a-t-il conclu.