Les Eglises vaudoises aux côtés des requérants déboutés
11 septembre 2005
Dans le canton de Vaud, les Eglises et la Communauté israélite regrettent une nouvelle fois l’incurie du dossier dit des « 523 »
Lancé au début de l’été, leur programme de parrainage tente d’apporter présence et soutien en attendant une issue politique. Le blocage politique vaudois s’éternise autour des requérants d’asile déboutés,dits des 523. Alors que les renvois forcés ont été temporairement suspendus, les retours « volontaires » tout comme les mesures de contrainte se poursuivent, et cela contre l’avis plusieurs fois répété du parlement cantonal. Parmi ces personnes issues d’ex-Yougoslavie et établies ici depuis de nombreuses années, quelque 270 personnes cherchent encore une solution d’avenir. « Sans autorisation de séjour en Suisse, mais sans possibilité de quitter ce pays, elles mènent une existence précaire, dangereuse pour leur santé psychique et physique », explique le médiateur Eglise-réfugiés de l’Eglise catholique vaudoise Jean-Pierre Barbey. En outre, la situation devient particulièrement difficile pour 174 Ethiopiens et Erythréens, contraints de cesser de travailler chez nous, alors qu’ils ne peuvent rentrer chez eux. Association entre politiques et ministresExprimant une nouvelle fois leur désaccord, les communautés religieuses font ce qu’elles peuvent pour assurer présence et soutien. Il y a les refuges ouverts par les Eglises catholique et protestante vaudoises (EERV), dont la Maison des migrations qui se déplace de paroisse en paroisse. Plus récemment, au début de l’été, les deux Eglises historiques ont lancé en collaboration avec la communauté israélite de Lausanne (CIL) un programme de partenariat solidaire. « Malgré une période de vacances, plus de 70 personnes sont venues aux séances d’information », se félicite pour l’EERV le Conseiller synodal Patrick Felberbaum. Cette action a permis la signature de 49 parrainages, avec à chaque fois un représentant du monde politique et ecclésial. « A Lausanne, mais aussi à Aigle, à Payerne, à Yverdon ou à Morges, des requérants sont ainsi accompagnés et aidés dans leurs démarches administratives et privées », explique la diacre Brigitte Zilocchi, médiatrice Eglise-réfugiés au sein de l’EERV.
On l’imagine : une présence dans de telles circonstances comporte son lot de doutes et de révolte, « d’autant que beaucoup de parrains découvrent à cette occasion la réalité de l’asile », note encore Brigitte Zilocchi. Avec son homologue catholique Jean-Pierre Barbey, elle recueille des témoignages de traitements dégradants. L’abbé cite ainsi le cas de deux pères de famille du centre de détention genevois de Frambois. « Le 18 août dernier, ils ont été transférés de Genève à Bâle sans explication. Ils sont restés dix heures dans un fourgon, menottés et sans alimentation ». Pour son supérieur, le vicaire général Rémy Berchier, « les mesures de contrainte sont en contradiction avec les principes moraux d’un Etat de droit ».
« Parfois, on se demande à quoi l’on sert », soupire pour sa part le député socialiste Roger Saugy. Cet ancien directeur de collège a compté parmi les premiers à s’engager. Il évoque le difficile respect d'une charte qui laisse le requérant opérer librement ses choix, notamment face à la signature validant un renvoi programmé.
« Au moins pouvons-nous offrir une présence portée par l'Evangile », relève un autre parrain, le pasteur de Saint-François/St-Jacques Daniel Rouzeau. « Nous servons aussi à témoigner de ce qui se passe autour de nous », ajoute-t-il. Désormais, tout le monde espère qu'une énième motion parlementaire débloquera le dossier. « Soit Berne nous accorde des permis supplémentaires, soit le canton doit puiser dans son stock », conclut Marcel Cohen-Dumani, vice-président de la communauté israélite.
On l’imagine : une présence dans de telles circonstances comporte son lot de doutes et de révolte, « d’autant que beaucoup de parrains découvrent à cette occasion la réalité de l’asile », note encore Brigitte Zilocchi. Avec son homologue catholique Jean-Pierre Barbey, elle recueille des témoignages de traitements dégradants. L’abbé cite ainsi le cas de deux pères de famille du centre de détention genevois de Frambois. « Le 18 août dernier, ils ont été transférés de Genève à Bâle sans explication. Ils sont restés dix heures dans un fourgon, menottés et sans alimentation ». Pour son supérieur, le vicaire général Rémy Berchier, « les mesures de contrainte sont en contradiction avec les principes moraux d’un Etat de droit ».
« Parfois, on se demande à quoi l’on sert », soupire pour sa part le député socialiste Roger Saugy. Cet ancien directeur de collège a compté parmi les premiers à s’engager. Il évoque le difficile respect d'une charte qui laisse le requérant opérer librement ses choix, notamment face à la signature validant un renvoi programmé.
« Au moins pouvons-nous offrir une présence portée par l'Evangile », relève un autre parrain, le pasteur de Saint-François/St-Jacques Daniel Rouzeau. « Nous servons aussi à témoigner de ce qui se passe autour de nous », ajoute-t-il. Désormais, tout le monde espère qu'une énième motion parlementaire débloquera le dossier. « Soit Berne nous accorde des permis supplémentaires, soit le canton doit puiser dans son stock », conclut Marcel Cohen-Dumani, vice-président de la communauté israélite.