Une aumônerie à l'écoute des jeunes en rupture
28 octobre 2005
Peu connue en dehors des institutions vaudoises où elle fonctionne pourtant depuis longtemps, l’aumônerie de l’éducation spécialisée vient de voir son budget confirmé par l’Eglise réformée cantonale
L’occasion d’évoquer cette présence fragile auprès des jeunes en rupture.Un récent sondage vaudois l’a rappelé : dans ce canton comme ailleurs, la présence sociale de l’Eglise se voit plébiscitée par la population. L’aumônerie de l’éducation spécialisée s’inscrit parfaitement dans cette vision, et ce depuis longtemps. Sans tambour ni trompette, « ce service de l’Eglise réformée vaudoise (EERV) existe en effet depuis fort longtemps, même s’il a pris diverses formes », explique Michèle Bolli. Lorsqu’elle a repris ce poste en 1992, la théologienne ne s’attendait sans doute pas à s’y investir aussi longtemps. L’aumônerie équivaut désormais à un 100% que Michèle Bolli partage avec sa collègue Evelyne Jaton, davantage tournée vers les plus jeunes. Ecouter sans jugerLe principe est simple : les deux ministres se mettent à disposition des différentes institutions de placements pour mineurs du canton de Vaud. Michèle Bolli : « Nous rencontrons celles et ceux qui le souhaitent, en leur proposant un moment de discussion gratuit et privé. Un lieu où la parole puisse être échangée, écoutée ; la situation travaillée, éclairée par le regard d’un adulte engagé dans la foi, mais sans contrainte à l’égard du jeune ».
A Valmont, centre fermé qui accueille les situations les plus délicates, Michèle Bolli se rend une après-midi par semaine. « Cela se passe en général pendant le colloque des éducateurs. Je frappe à la porte des pensionnaires, me met à leur disposition en apportant souvent avec moi un objet qui suscite une réaction et permette d’engager le dialogue », relate Michèle Bolli, qui a également suivi une formation en psychologie. La caractéristique majeure de l’éducation spécialisée est d’être en constant changement, et c’est particulièrement vrai à Valmont où les séjours dépassent rarement quelques semaines. Au delà des moments de crise, souvent violents, « ma collègue et moi-même essayons d’apporter une espérance qui s’incarne dans la réalité difficile vécue par ces jeunes. Nous les enjoignons à ne pas se refermer sur la douleur présente, à réfléchir aux sources de la violence qui réside en chacun de nous ».
Evidemment, l’approche demeure délicate, le contact pas toujours aisé. Il faut faire preuve d’empathie, éviter le jugement afin que « l’écoute devienne formative, humainement et spirituellement ». Et amorce, peut-être, au début d’un processus de résilience.Une volonté réaffirméeLa demande existe-t-elle ? Du côté des institutions, cela dépend beaucoup des directions, plus ou moins réticentes à collaborer avec un service d’Eglise. Chez les jeunes, Michèle Bolli s’en dit persuadée, même si ce désir ne se trouve guère valorisé socialement : « devant les copains, poser des questions de spiritualité ne fait pas très branché ». Restent aussi des situations directement concernées par une problématique religieuse, comme cette jeune fille musulmane soudain en totale rupture avec ses parents adoptifs chrétiens. « Son identité multiple a soudain volé en éclats. Ensemble, nous avons tenté de valoriser la richesse de ses deux origines ».
Un instant menacée par les finances en péril de l’EERV, cette aumônerie – tout comme son homologue en institution pour handicapés, qui dépend de la même commission de supervision – conserve pour l’heure ses moyens actuels. « Cela montre la volonté de L’Eglise de demeurer auprès des plus faibles », se réjouit Michèle Bolli.
A Valmont, centre fermé qui accueille les situations les plus délicates, Michèle Bolli se rend une après-midi par semaine. « Cela se passe en général pendant le colloque des éducateurs. Je frappe à la porte des pensionnaires, me met à leur disposition en apportant souvent avec moi un objet qui suscite une réaction et permette d’engager le dialogue », relate Michèle Bolli, qui a également suivi une formation en psychologie. La caractéristique majeure de l’éducation spécialisée est d’être en constant changement, et c’est particulièrement vrai à Valmont où les séjours dépassent rarement quelques semaines. Au delà des moments de crise, souvent violents, « ma collègue et moi-même essayons d’apporter une espérance qui s’incarne dans la réalité difficile vécue par ces jeunes. Nous les enjoignons à ne pas se refermer sur la douleur présente, à réfléchir aux sources de la violence qui réside en chacun de nous ».
Evidemment, l’approche demeure délicate, le contact pas toujours aisé. Il faut faire preuve d’empathie, éviter le jugement afin que « l’écoute devienne formative, humainement et spirituellement ». Et amorce, peut-être, au début d’un processus de résilience.Une volonté réaffirméeLa demande existe-t-elle ? Du côté des institutions, cela dépend beaucoup des directions, plus ou moins réticentes à collaborer avec un service d’Eglise. Chez les jeunes, Michèle Bolli s’en dit persuadée, même si ce désir ne se trouve guère valorisé socialement : « devant les copains, poser des questions de spiritualité ne fait pas très branché ». Restent aussi des situations directement concernées par une problématique religieuse, comme cette jeune fille musulmane soudain en totale rupture avec ses parents adoptifs chrétiens. « Son identité multiple a soudain volé en éclats. Ensemble, nous avons tenté de valoriser la richesse de ses deux origines ».
Un instant menacée par les finances en péril de l’EERV, cette aumônerie – tout comme son homologue en institution pour handicapés, qui dépend de la même commission de supervision – conserve pour l’heure ses moyens actuels. « Cela montre la volonté de L’Eglise de demeurer auprès des plus faibles », se réjouit Michèle Bolli.