Conférence de presse ce matin à Lausanne:« Ne les laissons pas tomber» : Le CSP lutte contre la précarité des jeunes

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Conférence de presse ce matin à Lausanne:« Ne les laissons pas tomber» : Le CSP lutte contre la précarité des jeunes

8 mars 2007
Les 4 Centres sociaux protestants romands, le CSP Vaud, Le CSP Genève, le CSP Neuchâtel et le CSP Berne JU, se sont unis pour lancer ce matin, lors d’une conférence de presse commune, la campagne « Ne les laissons pas tomber », pour sensibiliser le public à la condition précaire que connaissent de plus en plus de jeunes
Les jeunes qui franchissent par exemple la porte de Jet Service, à Lausanne, qu’ils soient suisses ou étrangers, apprentis ou gymnasiens, issus de familles monoparentales ou non, sont de plus en plus précarisés. Certains sont mis à la porte, à la rue, et n’ont pas de quoi payer leurs frais mensuels. Les jeunes, en fait, apparaissent de plus en plus comme un groupe particulièrement confronté à la précarité sociale et économique. Faible niveau scolaire, difficultés à trouver une place d’apprentissage, difficultés financières, problèmes familiaux, manque d’appuis. De telles difficultés grèvent sérieusement les capacités de certains jeunes à trouver leur place et leur autonomie dans la société. La situation que brosse la sociologue Caroline Regamey, chargée de politique et recherche sociales au CSP Vaud, est plutôt sombre.

Les difficultés rencontrées par les jeunes en disent long sur certains problèmes de notre société: la pénurie de places d’apprentissage et la reconfiguration sélective des débouchés sont en lien avec un marché du travail en mutation, concurrentiel, et aux exigences grandissantes. Les difficultés financières et familiales qui réduisent les chances d’insertion des jeunes trahissent la précarité de bon nombre de familles éclatées, voire recomposées, qui jonglent avec des charges trop élevées et des revenus trop faibles pour y faire face. Parallèlement, on voit avec inquiétude se multiplier les constats posant l’augmentation des problèmes psychiques dans cette même catégorie d’âge.

Malgré les difficultés objectives que rencontre la jeune génération, les préjugés perdurent: les jeunes seraient ainsi démotivés, paresseux, n’auraient aucun sens de la réalité, seraient intéressés par l’argent facile, seraient profiteurs, voire abuseurs. Or, dans les services des Centres Sociaux Protestants, la réalité des problèmes des jeunes, presque toujours déterminés à se battre pour s’en sortir, contredit largement ces préjugés. Les jeunes rencontrés ont envie de travailler et veulent se former.

. Les responsables des CSP constatent le paradoxe suivant : plus les besoins en prestations sociales augmentent, plus apparaissent des stratégies de limitation de l’accès aux aides et de renforcement des contrôles. Ce constat concerne non seulement l’assurance chômage et l’assurance invalidité, mais aussi l’aide à la formation ou l’aide sociale. Les différents services qui proposent leur aide aux jeunes à travers les CSP ont du pain sur la planche.