Ecrire une Passion, le défi d’une pasteure et d’un musicien lausannois
27 mars 2007
La pasteure Eva Tobler et son mari, le compositeur et musicien Ulrich Gasser, ont écrit une œuvre pour cor anglais, viole, flûte traversière, hautbois et orgues pour le temps de Pâques
La « Petite Passion à Villamont » se déroule selon les stations d’un chemin de croix relatant le calvaire du Christ. Prochaine étape Vendredi Saint, le 6 avril.Des textes de Rainer Maria Rilke, Paul Celan et de la pasteure Eva Tobler, basés sur les évangiles de Marc et Jean, et des musiques contemporaines signées Ulrich Gasser, un compositeur plusieurs fois primé : la paroisse réformée de langue allemande de Villamont, à Lausanne, a la chance depuis le 11 janvier de vivre en direct la création d’une « Passion », soit d’un cycle musical de quatre cultes du soir, sans compter Vendredi Saint et le dimanche de Pâques, retraçant les derniers moments et la crucifixion du Christ.
« C’est vrai, de tels projets sont rares », explique avec modestie Ulrich Gasser, qui souhaitait dès les années 1970 mener à bien un tel projet. « Les Passions sont des œuvres typiquement réformées, puisque pour un protestant, la fête principale est d’abord Vendredi Saint ». Mais la « Kleine Passion am Stadtberg » - que l’on peut traduire par « Petite Passion à Villamont » - se distingue en n’étant pas une œuvre pour chœur et orchestre, comme c’est ordinairement le cas. Introduite dès janvier lors des cultes mensuels du soir de la paroisse de Villamont, cette création moderne se déroule selon les étapes d’un chemin de croix, chaque étape du calvaire du Christ étant enrichie par un instrument différent : cor anglais, viole, flûte traversière, orgue, soprano et hautbois d’amour se succèderont jusqu’au trio de flûte, hautbois et viole du matin de Pâques. Toute la paroisse a cru en ce projet : le président du conseil de paroisse tient le hautbois, Ulrich Gasser lui-même interprète la partie de flûte et l’organiste Gaël Liardon est aux petites et grandes orgues de l’église, « un très bel instrument », selon le compositeur.
« Nous avons voulu à travers cette Passion tracer un lien entre Noël et Pâques, montrer que la naissance du Christ annonce déjà sa mort », explique Eva Tobler, venue de Kreuzlingen en mai dernier occuper le poste de pasteur de Villamont. La première station évoque ainsi le sacrifice de saint Jean Baptiste, et rappelle que le baptême par immersion, témoignage de l’admission dans la communauté chrétienne, est aussi le signe symbolique de l’ensevelissement et de la résurrection du Christ. Sa mort absurde, victime d’un tyran injuste, annonce celle du Christ et « d’innombrables avant lui, et après lui ». Car pour Eva Tobler, « les souffrances du Christ sont aussi les nôtres. Il a vécu comme homme parmi les hommes, il a souffert parmi eux et par eux, comme d’innombrables avant lui et après lui ». La seconde station mentionne les disciples de Jésus qui n’ont pas compris lorsqu’il leur annonçait sa mort prochaine, mais n’ont pas osé l’interroger. La troisième station évoque la femme qui a versé du parfum sur la tête de Jésus, et se l’est vu reprocher comme un gaspillage par ses disciples : « L’amour est pourtant le seul bien qui grandit lorsqu’on en fait présent », commente le texte. Quant à la dernière station précédant le Vendredi Saint, elle évoque le jardin de Gethsémané et Jésus partagé entre l’envie que Dieu lui épargne ce supplice, et celle d’accepter le destin qu’il lui réserve. La cinquième station évoque le « Stabat Mater » de Marie sous la croix, avant le mystère de Pâques et de la résurrection, qui invite à un acte de foi.
« Les pièces que j’ai créées ne sont pas difficiles et se composent toujours de duos, de trios et d’un quartet. On pourra facilement les adapter pour les créer dans d’autres paroisses », conclut Ulrich Gasser, en espérant secrètement que la « Petite Passion à Villamont » entreprendra un tour de Suisse.
Voir aussi notre article 1125 sur la Passion à la cathédrale de Lausanne
« C’est vrai, de tels projets sont rares », explique avec modestie Ulrich Gasser, qui souhaitait dès les années 1970 mener à bien un tel projet. « Les Passions sont des œuvres typiquement réformées, puisque pour un protestant, la fête principale est d’abord Vendredi Saint ». Mais la « Kleine Passion am Stadtberg » - que l’on peut traduire par « Petite Passion à Villamont » - se distingue en n’étant pas une œuvre pour chœur et orchestre, comme c’est ordinairement le cas. Introduite dès janvier lors des cultes mensuels du soir de la paroisse de Villamont, cette création moderne se déroule selon les étapes d’un chemin de croix, chaque étape du calvaire du Christ étant enrichie par un instrument différent : cor anglais, viole, flûte traversière, orgue, soprano et hautbois d’amour se succèderont jusqu’au trio de flûte, hautbois et viole du matin de Pâques. Toute la paroisse a cru en ce projet : le président du conseil de paroisse tient le hautbois, Ulrich Gasser lui-même interprète la partie de flûte et l’organiste Gaël Liardon est aux petites et grandes orgues de l’église, « un très bel instrument », selon le compositeur.
« Nous avons voulu à travers cette Passion tracer un lien entre Noël et Pâques, montrer que la naissance du Christ annonce déjà sa mort », explique Eva Tobler, venue de Kreuzlingen en mai dernier occuper le poste de pasteur de Villamont. La première station évoque ainsi le sacrifice de saint Jean Baptiste, et rappelle que le baptême par immersion, témoignage de l’admission dans la communauté chrétienne, est aussi le signe symbolique de l’ensevelissement et de la résurrection du Christ. Sa mort absurde, victime d’un tyran injuste, annonce celle du Christ et « d’innombrables avant lui, et après lui ». Car pour Eva Tobler, « les souffrances du Christ sont aussi les nôtres. Il a vécu comme homme parmi les hommes, il a souffert parmi eux et par eux, comme d’innombrables avant lui et après lui ». La seconde station mentionne les disciples de Jésus qui n’ont pas compris lorsqu’il leur annonçait sa mort prochaine, mais n’ont pas osé l’interroger. La troisième station évoque la femme qui a versé du parfum sur la tête de Jésus, et se l’est vu reprocher comme un gaspillage par ses disciples : « L’amour est pourtant le seul bien qui grandit lorsqu’on en fait présent », commente le texte. Quant à la dernière station précédant le Vendredi Saint, elle évoque le jardin de Gethsémané et Jésus partagé entre l’envie que Dieu lui épargne ce supplice, et celle d’accepter le destin qu’il lui réserve. La cinquième station évoque le « Stabat Mater » de Marie sous la croix, avant le mystère de Pâques et de la résurrection, qui invite à un acte de foi.
« Les pièces que j’ai créées ne sont pas difficiles et se composent toujours de duos, de trios et d’un quartet. On pourra facilement les adapter pour les créer dans d’autres paroisses », conclut Ulrich Gasser, en espérant secrètement que la « Petite Passion à Villamont » entreprendra un tour de Suisse.
Voir aussi notre article 1125 sur la Passion à la cathédrale de Lausanne