Une campagne pour éviter aux jeunes les pièges du petit crédit et prévenir l’augmentation de l’aide sociale
5 juin 2007
Malgré les garde-fous, certaines banques prêtent jusqu’à 40'000 francs à des jeunes de 18 ans ne gagnant qu’un salaire modeste
L’Etat de Vaud s’associe au Centre social protestant et à la Fédération romande des consommateurs pour prévenir les jeunes de 16 à 25 ans des risques qui peuvent plomber leur vie.Tout compris, la campagne de prévention du surendettement lancée hier à Lausanne par les socialistes Pierre-Yves Maillard, chef du Département de la santé et de l’action sociale et Anne-Catherine Lyon, à la tête du Département de la formation et de la jeunesse, coûte quelque 850'000 francs. Trop cher ? « Il suffit d’éviter qu’une trentaine de ménages ne tombent à l’aide sociale pour financer cette action », résume Michel Cornut, chef du Service social Lausanne. Sur le terrain, il constate que 9 fois sur dix, les personnes venant consulter en raison d’un endettement excessif le font trop tard. Les personnes ayant de trente à cinquante ans constituent le 80% des personnes suivies par ces services, mais le même pourcentage a contracté sa première dette avant l’âge de 25 ans. L’endettement moyen par usager s’approchant de 47'000 francs pour des personnes ayant un revenu modeste à moyen, le remboursement est souvent illusoire. Pire : « Les bénéficiaires de l’aide sociale sont très souvent endettés, ce qui les dissuade de reprendre un emploi. En effet, ils devront alors subir des saisies sur salaire, des impôts, des frais d’assurance maladie qui ne leur laisseront qu’un revenu net très inférieur à l’aide sociale. » Le surendettement, défini comme un processus d’endettement en chaîne qui met une personne dans l’incapacité de rembourser ses dettes, touche autant les hommes que les femmes. Pour le combattre, il convient d’abord de s’adresser aux jeunes de 16 à 25 ans, objets de multiples propositions (cartes de client soi-disant gratuites offrant un petit rabais, téléphones portables offerts en échange de la souscription à un abonnement téléphonique pas toujours avantageux, catalogues de vente par correspondance adressés à un rythme soutenu). Selon les données REMP de 2003, un quart des jeunes entre 16 et 25 ans dépensent plus d’argent qu’ils ne peuvent se le permettre. Mais cette action vise aussi les personnes ayant perdu leur emploi et les familles attendant leur premier enfant, particulièrement exposées.
Grâce, notamment, aux connaissances de longue date des Centres sociaux protestants, plusieurs outils sont mis à disposition de ce public-cible : des cours d’information et de sensibilisation destinés aux jeunes, aux jeunes familles et aux chômeurs, pour donner les principes d’élaboration d’un budget ou signaler les risques d’un leasing ; une brochure gratuite, très bien faite, qui donne des adresses où trouver de l’aide et indique les pièges de la consommation (« Petit manuel pour acheter et consommer sans dettes », par Cesla Amarelle, Nicolas Peter, illustré par Mix et Remix) ; une campagne « Faire face à la vie sans surendettement » qui sera diffusée dans les cinémas et indiquera le site d’information de l’Etat de Vaud, soit www.vd.ch/dettes. Qui sait, en dehors des juristes, qu’il convient de biffer les clauses « le contrat vaut reconnaissance de dette » ou « les risques passent à l’acheteur dès la conclusion du contrat » dans les petites lettres des conditions générales? Enfin, un projet pilote sera mené à l’Ecole professionnelle de Lausanne (EPSIC), la plus grande école de formation professionnelle du canton, et permettra de toucher 1000 élèves de deuxième année. Un théâtre-forum de proximité préparé par les enseignants de l’école proposera des situations à risques, auxquelles les élèves devront proposer des solutions et trois autres périodes seront consacrées à des ateliers interactifs, ludiques et non-moralisateurs. En outre, les jeunes pourront poser leurs questions à ce sujet sur le site www.ciao.ch, un site consulté régulièrement par une bonne partie des jeunes de 16 à 25 ans. Après évaluation, l’action de l’EPSIC pourra être étendue à d’autres écoles professionnelles, aux gymnases, aux HES, aux semestres de motivation et aux centres de loisirs.
Grâce, notamment, aux connaissances de longue date des Centres sociaux protestants, plusieurs outils sont mis à disposition de ce public-cible : des cours d’information et de sensibilisation destinés aux jeunes, aux jeunes familles et aux chômeurs, pour donner les principes d’élaboration d’un budget ou signaler les risques d’un leasing ; une brochure gratuite, très bien faite, qui donne des adresses où trouver de l’aide et indique les pièges de la consommation (« Petit manuel pour acheter et consommer sans dettes », par Cesla Amarelle, Nicolas Peter, illustré par Mix et Remix) ; une campagne « Faire face à la vie sans surendettement » qui sera diffusée dans les cinémas et indiquera le site d’information de l’Etat de Vaud, soit www.vd.ch/dettes. Qui sait, en dehors des juristes, qu’il convient de biffer les clauses « le contrat vaut reconnaissance de dette » ou « les risques passent à l’acheteur dès la conclusion du contrat » dans les petites lettres des conditions générales? Enfin, un projet pilote sera mené à l’Ecole professionnelle de Lausanne (EPSIC), la plus grande école de formation professionnelle du canton, et permettra de toucher 1000 élèves de deuxième année. Un théâtre-forum de proximité préparé par les enseignants de l’école proposera des situations à risques, auxquelles les élèves devront proposer des solutions et trois autres périodes seront consacrées à des ateliers interactifs, ludiques et non-moralisateurs. En outre, les jeunes pourront poser leurs questions à ce sujet sur le site www.ciao.ch, un site consulté régulièrement par une bonne partie des jeunes de 16 à 25 ans. Après évaluation, l’action de l’EPSIC pourra être étendue à d’autres écoles professionnelles, aux gymnases, aux HES, aux semestres de motivation et aux centres de loisirs.