L'Eglise protestante de Genève(EPG) retrouve un nouveau souffle

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L'Eglise protestante de Genève(EPG) retrouve un nouveau souffle

19 novembre 2007
Se tenir au plus près des gens, les accompagner dans leurs questionnements mais aussi leurs difficultés, montrer la pertinence de la Bible avec l’histoire de vie de chacun et se montrer plus audacieuse : L’Eglise protestante de Genève (EPG) vient de terminer sa restructuration et de sortir des chiffres rouges grâce à une gestion rigoureuse et des recettes plus élevées que prévues
Elle se sent prête à relever les défis qui l’attendent. Ce matin, elle a présenté à la presse son nouveau modérateur de la Compagnie des pasteur-es et des diacres, Philippe Reymond, qui succède à Roland Benz. Il y avait foule ce matin à la conférence de presse de l’Eglise Protestante de Genève, à la rue du Cloître à Genève. Tout le monde était curieux de connaître la façon dont l’EPG envisageait sa mission à l’avenir, une fois terminée la cure d’amaigrissement imposée par la diminution de ses membres et de ses ressources. En 8 ans, ce ne sont pas moins de 42 des postes de pasteurs et de diacres qui ont été supprimés.

« Oui, le nombre des paroissiens dans nos églises n’a pas augmenté, non, nous ne sommes pas découragés mais nous cherchons à être présents là où les gens se trouvent, grâce à des lieux que nous avons créés tout exprès pour eux dans la cité », expliquent tour à tour les responsables de l’EPG.

Le président de l’Eglise genevoise, Georges Bolay, affirme la volonté de son Eglise de se donner les moyens de partager plus largement les richesses de l’Evangile, les valeurs du protestantisme, d’instaurer une réflexion et une action permanentes pour mieux accompagner les gens, qu’ils soient croyants ou non, dans leur vie de tous les jours.Plus d’audace Il souhaite que l’Eglise Protestante de Genève retrouve l’audace dont elle a fait preuve dans les années 70, non seulement dans ses engagements sociaux, par exemple sur la question des mendiants à Genève, mais aussi dans ses prises de position éthiques sur des sujets d’actualité et de société, comme par exemple la bénédivction des couples homosexuels. « Il va falloir mieux se profiler, tout en tenant compte des diverses sensibilités réformées ». Un casse-tête que l’EPG entend bien résoudre. Georges Bolay insiste sur la nécessité d’intensifier la formation continue des ministres et des laïcs pour mieux coller à l’évolution de la société. Il présente le nouveau modérateur de la Compagnie des pasteurs, Philippe Reymond, un Genevois de 56 ans qui a travaillé au sein des aumôneries de la psychiatrie, des Ecoles secondaires supérieures, de la prison préventive, puis a été pasteur dans les paroisses de Cologny et des Eaux-Vives. Il succède à Roland Benz, qui part à la retraite et animera l’Espace Fusterie au cœur de Genève.

Le nouveau « pasteur des pasteurs » rappelle que l’Eglise ne saurait se comprendre à l’aune du seul concept de visibilité, tant prisé à l’heure actuelle. « La partie la moins visible, donc la moins médiatisée de notre Eglise, constitue pourtant son activité majeure et quotidienne. Nous sommes présents à travers nos services, auprès de populations fort diverses : aumônerie de la prison, aumônerie œcuménique auprès des requérants d’asile, aumônerie de l’Université, office de consultations conjugales et familiales, Atelier Oecuménique de Théologie, services auprès des enfants et des familles, de la jeunesse, de la formation. « Toutes ces composantes forment une Eglise moins visible, mais très active auprès de celles et ceux qui trouvent jour après jour des pasteurs, des diacres, des bénévoles prêts à les accueillir, les écouter, les accompagner, les former ou les aider. C’est dans ces rencontres diverses et multiples que notre Eglise tient fermement à exprimer sa foi et proclamer de manière incarnée l’Evangile ».

L’EPG n’a pas oublié les distancés de l’Eglise, « ceux qui croient mais ne pratiquent pas », et leur propose au Back-Nef Café du temple de Plainpalais une série de brefs exposés théologiques, suivis d’une heure d’échange, pour aborder les questions que se posent les gens, du type « Dieu pour quoi faire ? »,« Jésus, mythe ou réalité ? », « Mais de quoi donc ai-je besoin pour être sauvé ? ».