L’aéroport de Genève: une prison pour les requérants d’asile
22 mai 2008
Depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur l’asile, le 1er janvier 2008, les requérants d’asile se retrouvent cloîtrés à l’aéroport pendant plusieurs semaines
Anne-Madeleine Reinmann, diacre à l’aumônerie oecuménique, dénonce la détérioration de leurs conditions de vie.Quelles incidences concrètes l’entrée en vigueur de la nouvelle loi a-t-elle sur les conditions de vie des requérants d’asile?Depuis le 1er janvier, les requérants d’asile séjournent parfois jusqu’à soixante jours dans la zone de transit de l’aéroport. En attendant qu’un nouveau lieu soit construit, ils dorment tous dans le même dortoir borgne, l’un destiné aux hommes, toujours nombreux, et l’autre aux femmes. Ils sont nourris et reçoivent des soins médicaux de base. A ce jour, ils n’ont que très rarement (environ une fois par mois) l’occasion de sortir à l’air libre, le temps d’une promenade sur le tarmac.
La procédure d’asile se fait dorénavant entièrement à l’aéroport mais, contrairement à ce qui était escompté, elle n’aboutit que rarement. De nombreuses personnes demeurent en rétention pendant deux mois. Ils ont reçu une réponse négative mais aucun laissez-passer n’a pu être trouvé pour les renvoyer dans leur pays. Ils sont ensuite placés au Centre des Tattes pour les déboutés et reçoivent l’aide d’urgence qui s’élève à dix francs par jour. Certains se retrouvent ensuite parmi les nombreux clandestins et ne sont plus comptés dans les statistiques helvétiques.Quelles sont les principales difficultés des requérants?Les requérants d’asile auraient besoin d’Internet et d’un fax pour obtenir des preuves de ce qu’ils affirment, mais aucun accès gratuit n’est mis à leur disposition. L’aumônerie tente de palier à ce manque, tant bien que mal. Ils sont contraints à attendre à longueur de journée sans aucune occupation, si ce n’est la perspective des deux auditions prévues par l’Office fédéral des Migrations. L’inquiétude se révèle être leur principale difficulté. Cette attente interminable sans connaître l’issue de leur demande est très angoissante. Puis, la réponse tombe. Pour la plupart d’entre eux, elle est négative. Quel rôle l’aumônerie œcuménique de l’aéroport joue-t-elle auprès de cette population?Notre petite équipe oecuménique se relaie tout au long de la semaine dans le bureau exigu de l’aumônerie attenant au lieu de recueillement. A l’aumônerie, nous prêtons une oreille attentive aux récits de vie et aux soucis des requérants. Nous alertons qui de droit en fonction des diverses situations et besoins. L’essentiel de notre travail est l’écoute et la prière ce qui, à nos yeux, est essentiel! Nous sommes présents, notamment, pour cette femme nigériane et sa fille séjournant à l’aéroport depuis sept semaines. La demande d’asile ainsi que le recours ont été refusés. Cette maman a fuit son pays pour éviter que sa fille se fasse exciser à l’occasion de ses sept ans.Avez-vous des outils légaux pour venir en aide au requérants?Nous faisons très régulièrement appel à ELISA (aide juridique gratuite en faveur des requérants d’asile). Michel Ottet et ses collègues adressent souvent des recours au Tribunal administratif fédéral en faveur des requérants d’asile qui méritent assistance.
La procédure d’asile se fait dorénavant entièrement à l’aéroport mais, contrairement à ce qui était escompté, elle n’aboutit que rarement. De nombreuses personnes demeurent en rétention pendant deux mois. Ils ont reçu une réponse négative mais aucun laissez-passer n’a pu être trouvé pour les renvoyer dans leur pays. Ils sont ensuite placés au Centre des Tattes pour les déboutés et reçoivent l’aide d’urgence qui s’élève à dix francs par jour. Certains se retrouvent ensuite parmi les nombreux clandestins et ne sont plus comptés dans les statistiques helvétiques.Quelles sont les principales difficultés des requérants?Les requérants d’asile auraient besoin d’Internet et d’un fax pour obtenir des preuves de ce qu’ils affirment, mais aucun accès gratuit n’est mis à leur disposition. L’aumônerie tente de palier à ce manque, tant bien que mal. Ils sont contraints à attendre à longueur de journée sans aucune occupation, si ce n’est la perspective des deux auditions prévues par l’Office fédéral des Migrations. L’inquiétude se révèle être leur principale difficulté. Cette attente interminable sans connaître l’issue de leur demande est très angoissante. Puis, la réponse tombe. Pour la plupart d’entre eux, elle est négative. Quel rôle l’aumônerie œcuménique de l’aéroport joue-t-elle auprès de cette population?Notre petite équipe oecuménique se relaie tout au long de la semaine dans le bureau exigu de l’aumônerie attenant au lieu de recueillement. A l’aumônerie, nous prêtons une oreille attentive aux récits de vie et aux soucis des requérants. Nous alertons qui de droit en fonction des diverses situations et besoins. L’essentiel de notre travail est l’écoute et la prière ce qui, à nos yeux, est essentiel! Nous sommes présents, notamment, pour cette femme nigériane et sa fille séjournant à l’aéroport depuis sept semaines. La demande d’asile ainsi que le recours ont été refusés. Cette maman a fuit son pays pour éviter que sa fille se fasse exciser à l’occasion de ses sept ans.Avez-vous des outils légaux pour venir en aide au requérants?Nous faisons très régulièrement appel à ELISA (aide juridique gratuite en faveur des requérants d’asile). Michel Ottet et ses collègues adressent souvent des recours au Tribunal administratif fédéral en faveur des requérants d’asile qui méritent assistance.