Le Conseil œcuménique des Églises fête ses 60 ans

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Le Conseil œcuménique des Églises fête ses 60 ans

25 août 2008
Le Conseil œcuménique des Églises (COE) a célébré samedi 23 août son soixantième anniversaire à Amsterdam, lieu de fondation historique en 1948 de la plus importante alliance œcuménique mondiale
Occasion de bilan et de projection dans l’avenir, cet anniversaire marque le développement et les avancées du COE, mais il révèle également ses limites et les défis qu’il a encore à relever.Les festivités ont débuté vendredi après-midi en l’église Nieuwe Kerk d’Amsterdam, où le service d’ouverture de l’assemblée fondatrice du COE eut lieu 60 ans plus tôt, jour pour jour. Plusieurs personnalités étaient présentes, à l’exemple de la Reine Béatrix des Pays-Bas, qui s’est vu remettre le premier exemplaire d’un livre-anniversaire publié pour l’occasion. Cette commémoration s’accompagnait de plusieurs émissions télévisées, diffusées dans différents pays, ainsi que d’un service religieux œcuménique retransmis dimanche sur l’une des radios de la BBC.

Voulu comme un lieu de témoignage, de rencontre, de dialogue, de réflexion et de collaboration dès sa fondation, le COE vise l’unité des chrétiens en une seule foi et une seule communauté eucharistique. Il promeut le service chrétien envers les besoins de l’humanité, la recherche de la justice et de la paix, ainsi que la sauvegarde de la création. C’est fidèle à cet esprit que l’anniversaire met cette année l’accent sur le rôle des Églises dans le monde actuel, en particulier dans le domaine des relations internationales. Le pasteur Samuel Kobia, secrétaire général du COE, constat que dans cette étape « les Églises ont été fidèles à leur engagement. Ce constat est lourd de sens. Non seulement elles sont restées ensemble, mais elles ont approfondi et élargi la communauté ».

Le COE regroupait à ses origines 147 Églises chrétiennes, il compte aujourd’hui 349 dénominations représentant plus de 560 millions de chrétiens dans plus de cent pays. Ces Églises membres appartiennent aux principales branches du christianisme issues de la Réforme protestante, la plupart des Églises orthodoxes ainsi que de nombreuses Églises unies et indépendantes, à l’exception de l’Église catholique romaine. Mais cet élargissement montre aussi une translation géographique. Si les Églises fondatrices se trouvaient majoritairement en Europe et en Amérique du Nord, la plupart des Églises membres actuelles sont implantées en Asie, aux Caraïbes, en Amérique latine, au Moyen-Orient et dans la région du Pacifique.

Après 60 ans d’existence, le COE fête la solidification de ses bases, mais il est également conscient que la stabilité n’est pas gagnée. Devenu le colosse du dialogue œcuménique, cette entreprise unique n’en garde pas moins des pieds d’argile. Le pasteur Kobia reconnaît ainsi les enjeux toujours actuels des objectifs du COE : « Aujourd’hui, les défis de la quête de l’unité visible semblent encore plus difficiles, mais nous regardons néanmoins vers les soixante prochaines années avec espoir et confiance, inspirés par l’esprit de nos ancêtres œcuméniques, qui ont rendu Amsterdam 1948 possible. »

L’anniversaire du COE avait déjà été fêté en Suisse en février dernier à Genève, à l’occasion de la réunion du Comité central du COE, organe directeur principal du COE entre les Assemblées du COE, organisées tous les sept ans.