Sœur Emmanuelle est décédée à l’aube de son centenaire
20 octobre 2008
Sœur Emmanuelle est décédée dans son sommeil la nuit de dimanche 19 à lundi 20 octobre à Callian dans le Var en France
Elle était connue pour ses engagements en Égypte auprès des chiffonniers du Caire, avec qui elle a vécu pendant plus de 20 ans. Née Madeleine Cinquin en 1908 à Bruxelles dans une famille aisée, Sœur Emmanuelle a prononcé des vœux religieux en 1931, après des études en sciences philosophiques et religieuses. Engagée dans des missions des pays méditerranéens, Sœur Emmanuelle a dédié sa vie aux plus pauvres. Installée dans un bidonville du Caire à 63 ans, elle y a construit des écoles, des dispensaires et des jardins d’enfants. Révoltée par les injustices et dotée d’un tempérament affirmé, elle n’a jamais cessé de dénoncer les inégalités et de sensibiliser l’opinion publique aux causes des plus pauvres, tout en s’engageant sur le terrain du dialogue interreligieux. Sœur Emmanuelle avait créé sa propre association (Asmae) pour venir en aide aux enfants défavorisés de différents pays. Rappelée en France par sa hiérarchie à l’âge de 85 ans, Sœur Emmanuelle s’était encore impliquée dans l’aide aux sans-papiers et aux sans-abris. Elle avait publié plusieurs livres, comme « Le paradis, c’est les autres » (1995) ou « Richesse de la pauvreté » (2001). Sa personnalité exubérante et son franc-parler lui ont assuré une popularité durable et unique dans le monde francophone. Décorée du titre de Grand Officier de la Légion d’Honneur en janvier 2008, Sœur Emmanuelle allait fêter ses cent ans le 16 novembre prochain. Son dernier ouvrage, un livre d’entretiens paru en août dernier, s’intitule justement « J’ai 100 ans et je voudrais vous dire… ». Elle y partageait son regard sur le siècle traversé et les leçons qu’elle en tirait.