L'École des Grands-Parents de Suisse romande a 5 ans : les plus de 50 ans construisent aussi l'avenir
17 novembre 2008
Le tricot, ce n’est pas leur truc ! Les grands-parents d’aujourd’hui réinventent leur rôle, quitte à retourner à l’école pour être plus compétents
C’est en nombre qu’ils sont venus samedi dernier au colloque organisé à Lausanne par l’École des Grands-Parents de Suisse romande, à l'occasion de ses cinq ans. A l’heure du jeunisme ambiant et de la dévalorisation systématique des personnes âgées, il est important de souligner l’engagement des grands-parents, qui s’investissent activement dans une société en mutation. Fondatrice et présidente de l’Association L’École des Grands-Parents de Suisse romande, assistante sociale et consultante pour la petite enfance, Norah Lambelet Kraft a rappelé qu’être grands-parents aujourd’hui n’est pas une fin en soi. « Les nouveaux aïeux, plus si jeunes et pas si vieux, doivent entrer dans un nouveau mode de relation, se faire parfois funambules et apprendre à marcher sur des œufs pour ne pas casser la relation à trois pôles dans laquelle ils sont impliqués. « Les relations directes et exclusives n’existent pas, les grands-parents n’ont pas le monopole des relations avec leurs petits-enfants. Trois générations sont en jeu, qui doivent chercher à développer les meilleures relations possibles pour éviter toute rupture familiale ». Un défi que les grands-parents relèvent en apprenant de nouveaux savoir-faire et en développant des qualités de tolérance. « Il faut sauvegarder le climat relationnel et décontaminer les émotions négatives que vivent les uns ou les autres. Cela demande beaucoup d’énergie et de tact », reconnaît la psychologue Vittoria Cesari Lusso. Les grands-parents doivent développer de nouvelles ressources, apprendre à s’investir sans s’ingérer dans la vie de leurs enfants et de leurs petits-enfants, à s’engager avec retenue et à renoncer à aborder certains sujets intimes.
Il est quelques règles à respecter pour que les petits-enfants ne soient pas pris dans des conflits de loyauté. « Les grands-mères ne doivent surtout pas se poser en super-maman sous prétexte qu’elles ont de l’expérience et qu’elles savent mieux que les parents ce qu’il faut faire », recommande Nahum Frenck, psychothérapeute, qui a animé un jeu de rôles afin d’analyser les interactions entre les trois générations impliquées. Il y manquait en réalité la présence d’une quatrième génération, celle des arrières grands-parents. Avec l’allongement de l’espérance de vie, les grands-parents ont parfois encore leurs propres parents, dont ils doivent parfois aussi s’occuper.
Dans une société marquée par la privatisation, la recomposition de la famille et l’individualisation des liens qui unissent ses membres, les relations que tissent les grands-parents avec leurs petits-enfants sont vitales. Ils sont des passeurs de mémoire, qui permettent aux enfants de la nouvelle génération de faire partie d’un clan, de s’inscrire dans une histoire, de savoir d’où ils viennent. Ils sont aussi des dépanneurs qu’on sollicite souvent, des témoins dont on attend la plus grande discrétion, des confidents dans lesquels on doit pouvoir avoir entière confiance, des donneurs d’affection. Leur rôle est devenu complexe. Ce qui explique que le lieu d’écoute, de soutien, de formation, d’accompagnement et de partage qu’offre l’Ecole des Grands-Parents, soit aussi précieux aux nouveaux aïeux pour leur permettre d’apprivoiser un nouveau mode de relations. Ils y partagent des savoirs, des expériences, des joies mais aussi des crève-cœurs - il existe des grands-parents en difficulté, qui sont frappés d’une interdiction de voir leurs petits-enfants -. Ils y perfectionnent, entre retraite et grand-âge, leurs talents de grands-parents qui veulent rester intéressants et « dans le coup ». Car l’avenir se fait aussi avec les gens de plus de cinquante ans. Les participants, très nombreux, du colloque lausannois, entendent bien ne plus être une génération ignorée, dont on attend beaucoup mais qu’on accuse de coûter cher. « Sans les racines, les bourgeons ne peuvent pas bien s’épanouir », a rappelé Marie-Françoise Fuchs, médecin, psychothérapeute française qui a fondé en 1994 l’École des Grands-Parents Européens, dont s’est fortement inspirée celle de Suisse romande.
Il est quelques règles à respecter pour que les petits-enfants ne soient pas pris dans des conflits de loyauté. « Les grands-mères ne doivent surtout pas se poser en super-maman sous prétexte qu’elles ont de l’expérience et qu’elles savent mieux que les parents ce qu’il faut faire », recommande Nahum Frenck, psychothérapeute, qui a animé un jeu de rôles afin d’analyser les interactions entre les trois générations impliquées. Il y manquait en réalité la présence d’une quatrième génération, celle des arrières grands-parents. Avec l’allongement de l’espérance de vie, les grands-parents ont parfois encore leurs propres parents, dont ils doivent parfois aussi s’occuper.
Dans une société marquée par la privatisation, la recomposition de la famille et l’individualisation des liens qui unissent ses membres, les relations que tissent les grands-parents avec leurs petits-enfants sont vitales. Ils sont des passeurs de mémoire, qui permettent aux enfants de la nouvelle génération de faire partie d’un clan, de s’inscrire dans une histoire, de savoir d’où ils viennent. Ils sont aussi des dépanneurs qu’on sollicite souvent, des témoins dont on attend la plus grande discrétion, des confidents dans lesquels on doit pouvoir avoir entière confiance, des donneurs d’affection. Leur rôle est devenu complexe. Ce qui explique que le lieu d’écoute, de soutien, de formation, d’accompagnement et de partage qu’offre l’Ecole des Grands-Parents, soit aussi précieux aux nouveaux aïeux pour leur permettre d’apprivoiser un nouveau mode de relations. Ils y partagent des savoirs, des expériences, des joies mais aussi des crève-cœurs - il existe des grands-parents en difficulté, qui sont frappés d’une interdiction de voir leurs petits-enfants -. Ils y perfectionnent, entre retraite et grand-âge, leurs talents de grands-parents qui veulent rester intéressants et « dans le coup ». Car l’avenir se fait aussi avec les gens de plus de cinquante ans. Les participants, très nombreux, du colloque lausannois, entendent bien ne plus être une génération ignorée, dont on attend beaucoup mais qu’on accuse de coûter cher. « Sans les racines, les bourgeons ne peuvent pas bien s’épanouir », a rappelé Marie-Françoise Fuchs, médecin, psychothérapeute française qui a fondé en 1994 l’École des Grands-Parents Européens, dont s’est fortement inspirée celle de Suisse romande.