CHUV: la formation à l’accompagnement spirituel a 20 ans

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CHUV: la formation à l’accompagnement spirituel a 20 ans

25 novembre 2008
Une spiritualité au cœur de la maladie : c’est ce que souhaitait le professeur Louis-Samuel Prod’hom, qui a introduit au Centre Hospitalier Universitaire Vaudois (CHUV) une formation pastorale supervisée pour celles et ceux qui s’impliquent dans le soutien spirituel des patients
Depuis 1988, 331 stagiaires venus du monde entier ont suivi cette formation œcuménique, dont on fêtait hier à Lausanne le vingtième anniversaire. Accompagner un jeune adulte qui se remet d’un accident grave ou encore un enfant en fin de vie et accueillir avec compassion les émotions de ses parents ; écouter une personne âgée faire le bilan de sa vie ; aider un patient en fin de vie à mourir « vivant », selon les propres termes de l’un d’entre eux ; devenir en quelque sorte un agent d’humanisation dans un univers hospitalier hautement technique, cela demande une formation ciblée et un important travail sur soi. C’est ce qu’a rappelé Cosette Odier, formatrice en éducation pastorale clinique au CHUV. L’expérience a montré que la prise en compte de la dimension spirituelle pouvait apporter un bien-être aux patients et les aider à guérir. Une étude récente menée auprès des patients par Marco Martinuz, aumônier au Service de l’Aumônerie œcuménique du CHUV, confirme le bien-fondé d’une prise en charge spirituelle des patients pour les aider à traverser la maladie.

Pour la théologienne Lytta Basset, il est important pour les patients de pouvoir confier leurs émotions à un témoin, de mettre en mots ce qui leur arrive, de pouvoir exprimer leur incompréhension face ce qui leur arrive, dire leur sentiment d’injustice et pouvoir trouver un chemin pour ne pas s’enliser dans la fatalité ». Le théologien catholique François-Xavier Armherdt a plaidé pour sa part pour une spiritualité du quotidien qui aide le soigné à se redresser. Egalement invité à cette journée anniversaire, le professeur Eckard Frick de la Haute Ecole pour la philosophie de Munich, a évoqué les chances et les limites d’un accompagnement spirituel. « Il est important de faire une anamnèse spirituelle du patient pour évaluer ses besoins et ses préférences spirituelles. Cet interrogatoire doit absolument se faire par un professionnel de la santé neutre, pour ne pas heurter la sensibilité du patient. Après seulement, un accompagnement spirituel correspondant aux attentes du malade peut être envisagé en complément des soins ».