Musée international de la Réforme. « Une journée dans la vie de Calvin »

légende / crédit photo
i
[pas de légende]

Musée international de la Réforme. « Une journée dans la vie de Calvin »

23 avril 2009
La distance qui sépare le 21e siècle de l'époque de Jean Calvin semble infranchissable
Et les sempiternels clichés collent à l'image du réformateur genevois. Conscient de ces difficultés, le Musée international de la Réforme à Genève a choisi de suivre une journée dans la vie de Calvin, reconstitué virtuellement. L'exposition ouvre ses portes au public vendredi et ce jusqu'au 1er novembre.

Des images de Calvin, il en reste peu. Un croquis dessiné par un étudiant pendant un cours, quelques gravures, c'est tout, ce dont Nadia Magnenat-Thalmann, directrice du laboratoire d'informatique appliquée (MIRALab) de l'Université de Genève, a disposé pour reconstituer le personnage de Jean Calvin de façon crédible en trois dimensions.
Autre difficulté pour Isabelle Graesslé, directrice du Musée international de la Réforme (MIR): comment faire une exposition quand il reste si peu d'objets du 16e siècle? a-t-elle expliqué jeudi devant la presse. Car contrairement à d'autres villes comme Berne ou Lyon à la même époque, Genève était pauvre et peu d'objets ont été conservés.
L'exposition essaie de répondre à la question de qui était au fond M. Calvin. A travers huit moments-clés de l'emploi du temps quotidien du réformateur, les visiteurs peuvent l'entendre et le voir prier, prêcher, polémiquer, conseiller, enseigner, soutenir ses amis et exprimer sa foi. Chacune des paroles que l'on peut entendre au MIR ont été écrites ou prononcées par Calvin.

Lever à quatre heures du matin

« On se levait à quatre heures du matin à Genève au 16e siècle », a relevé Olivier Fatio, professeur honoraire et commissaire de l'exposition. Jean Calvin commençait sa journée par travailler à son oeuvre avec son secrétaire avant d'aller prêcher.
Vers 09h00, il se rendait au Conseil, puis au Consistoire deux heures plus tard où il tentait de ramener les libertins dans le droit chemin. Après le repas de midi, il enseignait avant de s'occuper de sa correspondance. Si de son vivant, 314 publications de ses oeuvres ont été recensées, pas moins de 4500 lettres ont été retrouvées, qui étaient envoyées aux quatre coins de l'Europe.

Contraint à l'austérité

Il mangeait vers 18h00 avec des amis, car sa femme et son fils sont rapidement décédés. Enfin, il se couchait vers 21h00, heure du couvre-feu à Genève.
Austère? M. Fatio estime que Calvin était austère dans la mesure où l'époque l'y contraignait, lui, comme ses contemporains dans une économie de rareté. « Il était austère 'per forca' », estime-t-il.

Collaboration avec Berlin et les Pays-Bas

Le concept développé au MIR a séduit la ville de Dordrecht en Hollande et l'Université d'Aperdoorn (NL) . Elles s'en inspireront pour une exposition, qui se tiendra du 8 mai au 31 octobre.
Le Musée genevois a aussi collaboré avec le Musée d'histoire de Berlin, qui organise d'avril à juillet une exposition sur le calvinisme en Allemagne et en Europe. La tableau de Fernand Hodler, qui montre Calvin et les professeurs dans la cour du Collège (1884), se trouve actuellement à Berlin. Il rejoindra ensuite le MIR, a précisé Mme Graesslé.
NOTE: Au salon du livres jusqu'à dimanche, vous pourrez encore découvrir au stand Calvin 09 une multitude de publications sous formes de livres, de CD ou de logiciels, abordant les contributions du réformateur. Davantage d'informations sur le site de l'église protestante genevoise: www.epg.ch, sur celui du salon du livre www.salondulivre.ch, et pour les événement en Suisse et dans le monde sur le site www.calvin09.org