La Faculté de théologie de Neuchâtel traite de guérison miraculeuse pour les 100 ans de l’Université
La Faculté de théologie a invité Priscille Djomhoué, professeure de Grec et de Nouveau Testament à l’Université protestante d’Afrique Centrale (Cameroun). Sa conférence s’intitulait « guérison miraculeuse et exorcisme, interprétations théologiques et anthropologiques ».
« L’enjeu du centenaire est de montrer un certain visage fondé sur la tradition et en prise avec les questions actuelles », explique le professeur Félix Moser, organisateur de cette conférence. « Concernant la tradition de la théologie protestante, il était à ce titre important d’avoir quelqu’un de la discipline du Nouveau Testament », ajoute-t-il.
« Quant au choix de ce thème précis des guérisons miraculeuses, nous voulions proposer un thème qui intéresse les gens aujourd’hui », poursuit M. Moser. Le succès du livre de Magali Jenny (Guérisseurs, rebouteux et faiseurs de secret en Suisse, éd. Favre, ndlr.) en est la preuve, selon lui.
Pour Lytta Basset, la doyenne de la faculté, l’idée était aussi de sortir des commémorations historiques. « Les gens ont besoin de voir concrètement comment se vit aujourd’hui le protestantisme ici et ailleurs », souligne-t-elle. « L’Université a aussi pour mission l’universalité. Elle est appelée à entrer en contact avec d’autres cultures qu’elle ne connaît pas », indique pour sa part Félix Moser.
Priscille Djomhoué est la première femme pasteure à enseigner à la Faculté de théologie protestante de Yaoundé. Impliquée dans le réseau des théologiens en sciences bibliques, elle est également membre du Cercle des théologiennes africaines engagées.
Dans sa conférence, Priscille Djomhoué a présenté la réalité des guérisons miraculeuses en Afrique, réalité fondée sur l’anthropologie et la culture traditionnelle africaine. « La spécificité fondamentale de la conception de l’être humain en Afrique est qu’il ne se définit pas de manière individuelle mais en réseau », explique Mme Djomhoué.
« La maladie d’un individu est par conséquent la maladie du groupe, de la communauté », poursuit-elle. Elle relève également que le système thérapeutique africain fait naturellement recours au sacré.
Les milieux chrétiens s’inscrivent non-seulement dans ce terreau, mais ils sont directement sollicités. « Face au désarroi, les Africains se tournent aujourd’hui de plus en plus vers les Églises », relève Priscille Djomhoué.
Priscille Djomhoué s’est dite heureuse de participer à cet anniversaire de manière active. La soirée a réuni plus de 240 personnes pour la conférence.
N.B. Cet article remplace un article précédemment publié la semaine passée. L’article en question a été supprimé parce que la Faculté de théologie de Neuchâtel n’y avait pas la parole.