A New York, une exposition se penche sur l'ambiguïté du voile

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A New York, une exposition se penche sur l'ambiguïté du voile

19 août 2009
New York (ENI) - Une exposition à New York se penche sur un sujet propice à la controverse, en particulier en Europe et dans les pays majoritairement musulmans: le port du voile par les musulmanes. Opposante déclarée au voile, Marjane Satrapi, l'auteure de "Persepolis", participe à l'événement.

L'exposition, intitulée "The Seen and the Hidden: (Dis)covering the Veil" (L'ostensible et le caché: (Dé)couvrir le voile) présente les oeuvres de 15 artistes, des femmes, pour la plupart, qui explorent les significations littérales et métaphoriques du voile. Ce symbole est, pour certains, synonyme d'oppression de la femme tandis qu'il se pose pour d'autres comme un rempart contre l'influence et la domination culturelle occidentale.


Les oeuvres sont présentées sur des supports qui vont de la vidéo à la peinture en passant par la photographie. Elles ont été réalisées par des artistes d'Autriche et d'autres pays européens, mais aussi du Moyen-Orient, d'Iran et des Etats-Unis. Cette exposition propose "des positions artistiques diverses sur un thème qui fait partie d'une longue tradition de malentendus", a affirmé Andreas Stadler, directeur du Forum.

M. Stadler souligne, dans un essai consacré à ce sujet, que les attitudes à l'égard du voile sont relativement ouvertes en Autriche et aux Etats-Unis. En revanche, cette question reste controversée en France, où certains politiques souhaitent interdire le voile dans les lieux publics, et en Turquie, pays musulman où les débats entre identité laïque et "islamisation" ont gagné en intensité ces dernières années.

"Ce vêtement, qui a une tradition remontant à plusieurs milliers d'année, est devenu le symbole visuel d'un conflit culturel entre les mondes musulman et judéo-chrétien", affirmé M. Stadler.

«Exécution pour la liberté», selon Marjane Satrapi

Opposante déclarée au voile, Marjane Satrapi est l'auteure de "Persepolis", une bande-dessinée, parue en 2003, qui retrace son enfance en Iran après la révolution islamique de 1979. Un film d'animation en a ensuite été tiré.

Dans son ouvrage, Marjane Satrapi souligne : "Nous n'aimions pas beaucoup porter le foulard, surtout qu'on ne savait pas pourquoi." Sur une des planches de bande-dessinée, exposées à New York, on peut voir un groupe de filles faisant des commentaires caustiques sur le voile. L'une d'elles, par exemple, enlève son voile et le brandit en l'air en s'exclamant : "Il fait trop chaud !" A côté, une fille fait semblant de tuer une autre petite fille en criant : "Exécution pour la liberté".

Acte d'autocélébration

Par ailleurs, on peut voir l'oeuvre d'une artiste qui se fait appeler "Princess Hijab", connue des Parisiens comme un mystérieux personnage qui "peint à la bombe ou dessine des hijabs noirs sur les publicités de mode". Il s'agit à la fois d'un acte d'autocélébration, mais aussi, selon l'exposition, "d'art de guérilla visant à libérer les femmes de l'industrie de la beauté occidentale capitaliste."

Reste à découvrir la "Trinité" de Hannah Menne, une sculpture faite de diverses matières, comme du plexiglas et de la peinture acrylique, et qui utilise des extraits des textes sacrés chrétiens, juifs et musulmans.


Cette exposition est proposée jusqu'au 29 août à l'Austrian Cultural Forum, un centre artistique et culturel de Manhattan financé par le gouvernement autrichien. Vous pouvez découvrir des photographies de l'exposition sous www.acfny.org.

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