Les églises rejettent les initiatives concernant 
le financement de l’avortement et l’immigration

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Les églises rejettent les initiatives concernant 
le financement de l’avortement et l’immigration

17 janvier 2014
La Fédération des Eglises protestantes de Suisse a pris position sur deux des trois sujets sur lesquels les citoyens suisses voteront le 9 février
Elle appelle à rejeter l’initiative demandant que l’interruption de grossesse ne soit plus prise en charge par l’assurance maladie de base; ainsi que celle demandant que l’Etat fixe des plafonds dans les autorisations délivrées dans le domaine des étrangers et dans celui de l’asile.

«L’avortement n’est pas une affaire privée» et «Des êtres humains pas des masses», tels sont les titres des prises de positions de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS). Ces textes répondent aux initiatives populaires «Financer l’avortement est une affaire privée» et «Contre l’immigration de masse» à propos desquels les Suisses sont appelés aux urnes début février. La plupart des églises membres reconnaissent partager ces argumentaires

Ne pas renvoyer l’avortement à la sphère privée

Au sujet de l’interruption de grossesse, la FEPS rappelle que «la société porte une part de responsabilité dans un avortement». Toutefois, elle partage avec les initiants l’objectif de réduire le nombre d’interruptions de grossesse: «l’avortement est une infraction à l’interdit de l’homicide et il n’entre en considération que comme solution d’ultime recours». Mais la méthode proposée par l’initiative n’apporte pas de solution, mais renvoie l’avortement dans la sphère privée, pointe la FEPS.

L’argumentaire rappelle la souffrance de chaque interruption de grossesse, mais juge que «ce n’est pas en infligeant des sanctions, mais en ouvrant des perspectives de vie que l’on pourra empêcher des avortements». «Si une société veut que les femmes mettent au monde des enfants, elle doit faire en sorte que la grossesse ne soit pas ressentie par les femmes comme une cause de détresse existentielle». Enfin, la FEPS en appelle à la mise en place de structures permettant l’accueil d’enfants par tous.

Un humain ne vaut pas plus qu’un autre

L’initiative contre l’immigration de masse «fait un amalgame dangereux entre politique de l’emploi et politique de l’asile», dénonce la FEPS. Ce projet politique ne fait que s’en prendre à un bouc émissaire.

Son titre même est discriminatoire: il dessine une masse sombre et sans visage qui menace d’envahir la Suisse. Cette représentation d’une masse anonyme est incompatible avec celle de l’Homme dans la Bible, une image qui imprègne la tradition chrétienne de la Suisse.

Pour la FEPS, «Les droits humains ne sont pas des outils que l’on peut manipuler au gré des intérêts politiques et ne doivent pas devenir le jouet de manœuvres partisanes.»

Les églises protestantes rappellent enfin que «d’un point de vue chrétien, la prospérité signifie davantage que la seule surabondance matérielle. La prospérité est aussi un don, un don qui ne se dévalorise pas lorsqu’il est partagé, mais qui au contraire gagne en valeur.»