Un∙e protestant∙e se doit d’être austère, puritain∙e, ascète… Certaines représentations passées dans l’imaginaire collectif ont la peau dure ! Et d’aucuns en jouent.

Les protestants vivent «par la grâce seule», dit-on. Sola gratia, dans le latin de Luther, qui en a fait une devise.

«Engagez-vous, rengagez-vous, qu’ils disaient…» Ce leitmotiv des légionnaires romains, dans Astérix et Obélix, les protestants et protestantes pourraient bien se l’approprier.

«Ma conscience est captive de la Parole de Dieu.» Depuis le mot définitif de Luther, en 1521, la liberté de conscience individuelle s’érige en norme supérieure pour la Réforme.

Les protestants parlent de leur lieu de culte comme d’un «temple». Au point qu’un guide, montrant Lausanne à des visiteurs, n’hésitera pas à expliquer que «l’église Saint-François est un temple protestant»…

On devrait le savoir: les protestants ne sont pas ceux qui protestent! Le verbe latin protestari avait au XVIe siècle un sens positif, signifiant «attester, déclarer haut et fort». Littéralement «témoigner devant quelqu’un».

Dès le XVIe siècle, la Réforme met l’instruction au cœur du dispositif de la foi. Pour Luther, il s’agit «de n’épargner ni le zèle ni les frais» pour que tous les enfants fréquentent l’école: «car cela signifie à coup sûr qu’on les amène à Christ».

«Mieux vaut s’abstenir de jeûner que de le faire pour de mauvaises raisons.» Le mot serait du réformateur Jean Calvin.

La croix, c’est un scandale: l’apôtre Paul déjà le disait (voir Galates 5, 11). Mais dans les églises protestantes, ce scandale, c’est plutôt le crucifix…

Les églises protestantes sont bien souvent surmontées d’un coq. A la différence des clochers catholiques, où domine la croix. Faut-il y voir un marqueur identitaire?

Le mot est sur beaucoup de lèvres ecclésiastiques. Et il se dédouble même parfois: en octobre, l’Eglise de Rome prévoit un «Synode sur la synodalité», c’est-à-dire une assemblée participative de toutes les régions du catholicisme.

En Suisse romande, le protestantisme a créé des mots entrés dans le langage courant. L’un ou l’autre provient même directement de l’hébreu de la Bible.

Besogneux, volontaristes, voire méticuleux dans leur tâche, les protestants semblent glorifier le travail. On l’affirme souvent.

Leader charismatique, personnage sacré, voire sage, clerc ou gestionnaire de communauté: qui est le pasteur ou la pasteure? Une chose est sûre, ce n’est pas un prêtre!

Le protestantisme a la réputation de faire peser de la culpabilité sur ses adeptes. Les protestants seraient toujours en manque de «perfection».

Au départ, se réunir autour d’un sapin lors des fêtes du solstice d’hiver, c’est une tradition païenne: elle remonte aux Celtes. En effet, quoi de plus symbolique, au coeur de l’hiver, que des arbres aux épines toujours vertes pour célébrer les jours qui s’allongent?

C’était le 20 novembre dernier: la présidente de l’Eglise protestante en Allemagne annonçait sa démission. La pasteure Annette Kurschus était soupçonnée d’avoir couvert les abus sexuels d’un ancien collègue. Par sa démission, elle entendait empêcher que l’image de son Eglise soit potentiellement ternie par sa faute.