L’Église réformée vaudoise règle ses comptes

Les délégués au synode vaudois se sont réunis à Villeneuve les 14 et 15 juin. / © Gérard Jaton
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Les délégués au synode vaudois se sont réunis à Villeneuve les 14 et 15 juin.
© Gérard Jaton

L’Église réformée vaudoise règle ses comptes

17 juin 2019
Réunis les 14 et 15 juin à Villeneuve pour la dernière session de la législature, le synode de l’Église réformée vaudoise faisait son bilan. La gestion des ressources humaines a encore donné lieu à des débats houleux.

«Le Conseil synodal a à s’excuser de ne pas avoir joué son rôle de direction et de ne pas avoir géré les ressources humaines plus tôt», lâche Xavier Paillard, président de l’exécutif de l’Église réformée vaudoise (EERV) lors du synode des 14 et 15 juin à Villeneuve. À l’heure du bilan de la législature 2014-2019, la déclaration n’a pas convaincu. «De la casse, il y en a eu. Il faut nous atteler à recoller les morceaux», déclare la déléguée Nadine Poli. Le climat houleux a amené un quart des délégués à ne pas venir siéger.

Une défiance manifeste

«Il faut se réconcilier, sinon, ça ne vaut pas la peine de réciter le Notre Père ensemble», lance François Grasset. À défaut de prière, ce sont des règlements de comptes à la pelle qui ont occupé les délégués vaudois. À commencer par le rapport de la commission de gestion (Cogest), qui a étrillé le rapport de gestion 2018 du Conseil synodal (CS). La vision négative, le manque de professionnalisme et le mépris pointé par l’exécutif à l’égard de l’EERV et relevé par la Cogest a poussé cette dernière à demander au synode, organe délibérant, de rejeter le rapport de l’exécutif. «Nous ne pouvons tolérer que les collaborateurs soient maltraités au point que leur santé soit mise en danger», ajoute Florence Clerc Aegerter, membre de la Cogest.

Au cœur du débat, la question des ressources humaines (RH). Le rétrogradage du responsable de l’office des RH, le traitement des enveloppes de dotations par l’exécutif, plusieurs licenciements et le climat délétère notamment au siège administratif de l’EERV, ont cristallisé les tensions depuis des mois. Mais «refuser le rapport d’activité du CS, alors même qu’il est orienté et fustige les RH, reviendrait à refuser le travail de toute l’Église», argumente Ariane Baehni. Après plusieurs heures de débats, le synode a validé le rapport de l’exécutif, tout en y ajoutant sa grande réserve s’agissant de la gestion des RH. La réconciliation n’a pas eu lieu. Et c’est dans un silence de plomb que l’exécutif a livré son bilan de législature mitigé.

Lot de consolation

Le synode a accepté la constitution de la future Église évangélique réformée de Suisse, par 34 voix contre 20, ainsi que de faire de l’écologie un thème du programme de la prochaine législature. Il a également validé les comptes 2018, bénéficiaire de 545 806 fr., alors même que le budget prévoyait un déficit de 367 300 fr. et a décidé de verser 85 000 de ce bénéfice aux régions de l’EERV, en réduction de leurs contributions 2019.

Le Conseil synodal a annoncé la signature de la nouvelle convention de subventionnement pour cinq ans entre le Conseil d’État vaudois, l’EERV, la Fédération ecclésiastique vaudoise et la Communauté israélite de Lausanne et du canton de Vaud. Le montant alloué s’élèvera à 61,3 millions de francs en 2020 et atteindra 61,9 millions en 2024.