Neuchâtel: L’Église réformée se prépare à célébrer des mariages pour tous

L'Église réformée neuchâteloise se prépare au mariage pour tous. © iStock/GeoffGoldswain / L'Église réformée neuchâteloise se prépare au mariage pour tous. © iStock/GeoffGoldswain
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L'Église réformée neuchâteloise se prépare au mariage pour tous. © iStock/GeoffGoldswain
L'Église réformée neuchâteloise se prépare au mariage pour tous. © iStock/GeoffGoldswain

Neuchâtel: L’Église réformée se prépare à célébrer des mariages pour tous

2 décembre 2021
Le Synode de l’Église réformée neuchâteloise a décidé de s’ouvrir à la bénédiction nuptiale pour les couples de même sexe. Les délégués ont également validé le budget 2022 qui présente un déficit de 1'214'700 francs.

Reporté depuis de nombreuses années, par crainte de créer des divisions irréversibles au sein de l’Église réformée évangélique neuchâteloise (EREN), les réflexions liées à la bénédiction d’union de couples de même sexe a finalement eu lieu. Celle-ci fait suite à l’acceptation par le peuple suisse d’ouvrir le mariage civil pour les couples homosexuels lors de la votation du 26 septembre dernier.

Malgré certaines craintes et objections exprimées en préambule, les délégués ont accepté à une large majorité d’entrer en matière afin de réfléchir à la meilleure manière de pouvoir proposer de telles célébrations. Un groupe de réflexion se mettra donc au travail afin de fournir une définition de la bénédiction de mariage dans ce nouveau contexte. Un rapport d’information sera présenté au prochain Synode de juin. Un livret de liturgie pour la bénédiction nuptiale sera rédigé et présenté au Synode de décembre. Cet outil, qui sera ensuite mis à la disposition des ministres, devrait permettre d’adapter le contenu des célébrations de mariage en fonction de chaque situation. La liberté de conscience des pasteures et pasteurs pour célébrer ou non une bénédiction de couples de même sexe reste garantie par l’EREN. Il a toutefois été souligné qu’il est fondamental de relayer la demande pour éviter toute forme de discrimination.

En l’état actuel, le coutumier de bénédiction nuptiale de l’EREN, qui définit le cadre des cérémonies de mariage, permettrait déjà de telles bénédictions, les seules conditions étant d’avoir conclu un mariage civil et d’être membre de l’Église réformée. Les délégués souhaitent toutefois attendre les conclusions du groupe de réflexion avant de se lancer officiellement dans l’aventure. La raison: pouvoir répondre de manière claire aux éventuelles sollicitations qui pourraient survenir dès l’été 2022, date d’entrée en vigueur du mariage civil pour tous au niveau national.

Déficit conséquent

Les délégués ont également accepté, non sans une certaine appréhension, le budget 2022 qui présente un déficit de 1'214'700 francs pour un total de charges de 8'400'200 francs. Cette péjoration de plus de 200'000 francs par rapport au budget 2021 est due à la baisse des recettes liés aux rentrés d’impôts. Dans l’avenir, il est projeté que le déficit risquerait d’augmenter d’environ 175'000 francs par an de manière cumulative. Cette situation plus que préoccupante nécessitera de trouver des solutions d’économies ou des ventes immobilières importantes. Le tableau des postes ayant été reconduit jusqu’à fin 2023, aucune économie n’est pour l’instant envisageable dans ce domaine. Pour rappel, son maintien avait été décidé pour que les professionnels de paroisses puissent investir du temps dans la nouvelle plate-forme recherche et développement qui doit notamment réfléchir à des synergies destinées à réduire les coûts.

Analyse de terrain

La commission synodale chargée d’étudier le fonctionnement de l’EREN en vue de potentielles mutualisations a aussi présenté son rapport. Plusieurs points ont été mis en évidence: l’accoutumance à une diminution générale, des réalités différentes entre les paroisses et l’Église cantonale, un contexte paroissial qui n’est plus le lieu du développement de nouveaux projets et l’importance de thématiser les questions financières. Cette analyse servira de base de travail pour définir les adaptations nécessaires au futur de l’Église réformée neuchâteloise. Bien que la commission soit arrivée à la fin de son mandat et ait été dissoute, le Conseil synodal souhaite remettre sur pied une nouvelle instance similaire afin de l’aider dans son travail.