Prosperita, ou comment économiser en regroupant les caisses de pension des Eglises
11 septembre 2007
Une fondation alémanique créée voici 7 ans regroupe quelque 260 œuvres et Eglises chrétiennes pour gérer la prévoyance professionnelle de leur personnel
Le Réseau évangélique s’intéresse à l’extension de cette offre en Suisse romande.Alors que les Eglises réformées de Suisse peinent encore à gérer leurs fonds de manière concertée, les protestants évangéliques ont une longueur d’avance. Créée il y a sept ans, Prosperita, une Fondation indépendante pour la prévoyance professionnelle obligatoire et libre, compte aujourd’hui près de 2000 assurés issus de quelque 260 missions, paroisses ou œuvres chrétiennes, essentiellement de provenance évangélique. Basé à Bâle et recrutant jusqu’alors exclusivement en Suisse alémanique, ce projet va prochainement connaître une extension en Suisse romande. Le Réseau évangélique, qui regroupe quelques 210 Eglises et organisations suite à la fusion de l'Alliance Evangélique Romande (AER) et de la Fédération Romande d'Eglises et Œuvres Evangéliques (FREOE), a manifesté son intérêt pour une telle offre. Il a présenté ce projet lors du forum évangélique des responsables romands, vendredi dernier à Lausanne. « L’idée est de trouver des adhérents romands tout en profitant du volume de fonds à investir et de l’expérience de la caisse Prosperita », explique Salvina Occhipinti, partenaire romande de la caisse chargée de recruter des intéressés. D’ici la moitié de l’année 2009, elle s’est fixé pour objectif de trouver une centaine de nouveaux assurés décidés à rejoindre la caisse alémanique.
« Depuis le début de l’année, j’ai effectué des présentations auprès des paroisses et associations intéressées, mais je dois avouer que les pasteurs et les Conseils de paroisse sont réticents. Ils craignent de prendre des risques en effectuant un tel changement » : Salvina Occhipinti place désormais ses espoirs auprès des PME dirigées par des personnes attachées aux valeurs chrétiennes ainsi que des missions chrétiennes.
En Suisse alémanique, près de 200 clients sur 260 sont des entreprises, des œuvres de diaconie ou des fondations créées par des chrétiens en faveur de personnes au chômage ou de jeunes en formation. La Fondation, bien que tenue, de par ses statuts, à se baser sur des valeurs chrétiennes et à ne pas investir dans des projets susceptibles de nuire à l’homme, à l’animal ou à la nature, ne peut cependant se distinguer radicalement des autres caisses de pension, en raison d’exigences de rentabilité. Près de 10% de sa fortune est toutefois investie dans des entreprises aux objectifs et à l’éthique clairement chrétiens. La croissance est pour l’heure au rendez-vous : la somme inscrite au bilan a passé de 1 à 84 millions de francs en six ans, et en 2006, un taux de rémunération de 3%, supérieur au taux prévu par la loi, a pu être versé aux assurés. Elle bénéficie aussi d’un taux de couverture de 112%, bien supérieur à celui des caisses publiques de la Confédération. La caisse profite en outre de coûts administratifs réduits : « Notre offre est particulièrement avantageuse parce qu’elle n’a pas de but lucratif, contrairement aux assurances », explique Bruno Küttel, l’un des fondateurs de la caisse de pension. Dans deux ans, l’objectif de la caisse est de gérer un capital de 200 millions de francs et de compter quelque 3000 assurés.
L’idée de faire gérer toute l’administration du personnel (salaires, assurances, 2ème pilier) par un service externe n’a toutefois été lancée qu’en Suisse romande par le Réseau évangélique. « Ce serait un service professionnel destiné aux Eglises et aux paroisses, qui n’ont pas toujours les moyens de se l’offrir. Pour assurer la rentabilité, il faudrait au moins une centaine de salariés à gérer », remarque Salvina Occhipinti, ce qui paraît possible vu l’intérêt suscité par cette « plate-forme des ressources humaines » lors du forum évangélique.
« Depuis le début de l’année, j’ai effectué des présentations auprès des paroisses et associations intéressées, mais je dois avouer que les pasteurs et les Conseils de paroisse sont réticents. Ils craignent de prendre des risques en effectuant un tel changement » : Salvina Occhipinti place désormais ses espoirs auprès des PME dirigées par des personnes attachées aux valeurs chrétiennes ainsi que des missions chrétiennes.
En Suisse alémanique, près de 200 clients sur 260 sont des entreprises, des œuvres de diaconie ou des fondations créées par des chrétiens en faveur de personnes au chômage ou de jeunes en formation. La Fondation, bien que tenue, de par ses statuts, à se baser sur des valeurs chrétiennes et à ne pas investir dans des projets susceptibles de nuire à l’homme, à l’animal ou à la nature, ne peut cependant se distinguer radicalement des autres caisses de pension, en raison d’exigences de rentabilité. Près de 10% de sa fortune est toutefois investie dans des entreprises aux objectifs et à l’éthique clairement chrétiens. La croissance est pour l’heure au rendez-vous : la somme inscrite au bilan a passé de 1 à 84 millions de francs en six ans, et en 2006, un taux de rémunération de 3%, supérieur au taux prévu par la loi, a pu être versé aux assurés. Elle bénéficie aussi d’un taux de couverture de 112%, bien supérieur à celui des caisses publiques de la Confédération. La caisse profite en outre de coûts administratifs réduits : « Notre offre est particulièrement avantageuse parce qu’elle n’a pas de but lucratif, contrairement aux assurances », explique Bruno Küttel, l’un des fondateurs de la caisse de pension. Dans deux ans, l’objectif de la caisse est de gérer un capital de 200 millions de francs et de compter quelque 3000 assurés.
L’idée de faire gérer toute l’administration du personnel (salaires, assurances, 2ème pilier) par un service externe n’a toutefois été lancée qu’en Suisse romande par le Réseau évangélique. « Ce serait un service professionnel destiné aux Eglises et aux paroisses, qui n’ont pas toujours les moyens de se l’offrir. Pour assurer la rentabilité, il faudrait au moins une centaine de salariés à gérer », remarque Salvina Occhipinti, ce qui paraît possible vu l’intérêt suscité par cette « plate-forme des ressources humaines » lors du forum évangélique.