2ème édition du Festival VisAges à Martigny du 9 au 12 mai 2007 :Mettre en lumière les complicités entre générations

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2ème édition du Festival VisAges à Martigny du 9 au 12 mai 2007 :Mettre en lumière les complicités entre générations

2 mai 2007
Fort du succès remporté l’an passé par le premier Festival du film VisAges, illustrant la diversité et la richesse des rapports entre générations et des parcours de vie, Olivier Taramarcaz, responsable de l’action sociale et de la formation à Pro Senectute Suisse, a réuni quarante films, - documentaires, fictions, films d’animation –, qui seront présentés du 9 au 12 mai prochain à la Médiathèque de Martigny
On pourra y découvrir les productions récentes de réalisateurs chinois, kirghize, mexicain, marocain, tunisien, norvégien, suédois, italien, grec, français et suisses, et voir ou revoir « Bab’ Aziz » du réalisateur tunisien Nacer Khemir, ainsi que «Swing» de Tony Gatlif. Coïncidence heureuse : alors que sort ces jours-ci le film lumineux et grave de Sarah Polley « Loin d’elle », avec Julie Christie en vieille dame atteinte de la maladie d’Alzheimer, Pro Senectute Suisse lance la deuxième édition de son Festival du film VisAges, qui propose de lutter contre les clivages et de construire ensemble, toutes générations confondues, une société qui tienne compte de la pluralité, des richesses des uns et des autres.

Pas question, dans ce festival, de parler des « seniors », comme on aime à le faire aujourd’hui dans une approche économique de compétition, pour escamoter la vieillesse, comme si elle était honteuse ou une non-vie. « Ce terme est une récupération d’un modèle de société orienté sur la rentabilité, la concurrence et la consommation », estime Olivier Taramarcaz. Nous voulons élargir notre champ de vision, au-delà du monde du travail et hors des schémas de la méritocratie, nous voulons lutter contre l’indifférence. Nous avons mis l’accent sur ce qui illumine la vie, qui est porteur de notre présence au monde et de notre histoire, sur la transmission et l’échange, si importants entre générations. Nous avons choisi de présenter des parcours de vie dans une approche plus culturelle que sociale.

Le thème du placement en maison de retraite revient dans plusieurs des films. Le court-métrage de la française Anne-Sophie Sallens, « Madame Péloponnèse », observe cette vieille dame qui tombe toutes les nuits et agace la jeune femme qui s’occupe d’elle. Cette dernière n’a qu’une idée en tête, se débarrasser de la vieille femme, mais celle-ci ne veut pas entendre parler de maison de retraite. Avec « Le mensonge est une affaire de famille », film suisse d’Etienne Rey et Emmanuel Vehert, une famille fait signer à un parent aveugle de 65 ans, à son insu, un formulaire d’inscription pour une maison de retraite. Dans « Le dernier épisode de Dallas », court-métrage du Français Guillaume Husson, les membres d’une famille se réunissent chez leur mère âgée, suite au décès de leur père. Sans le lui avouer, les enfants ont décidé de la placer en institution. La réunion tourne au vinaigre. Avec « Papy-Mamie, de Michaël Lheureux filme les derniers jours de ses grands-parents dans leur maison, avant leur placement en maison de retraite.

Tous les placements ne sont pas aussi sauvages et l’on fait connaissance dans « Que sera" de Dieter Fahrer, des pensionnaires de l’institution Schönegg à Berne, qui réunit sous le même toit une garderie d’enfants et une maison de retraite. Chaleur humaine et humour sont au rendez-vous. Voyages Tout autre climat avec « Le grand voyage », long-métrage du Marocain Ismaël Ferroukhi. A quelques semaines du bac, un lycéen vivant dans le sud de la France, est contraint de conduire son père en voiture à la Mecque. Dès le départ, le voyage s’annonce difficile, car tout sépare le père et le fils.

Avec « Voyage en sol majeur » de Georges Lazarevski, on découvre Aimé, 91 ans, qui s’est enfin décidé à entreprendre le grand voyage au Maroc qu’il projette depuis quarante ans. Son petit-fils, réalisateur, l’accompagne. Un voyage tendre, pleins de bonheurs fugitifs et de questions ouvertes.

Les vieux sont également présentés dans toute la densité de leur vie, de leur expérience, de leur réflexion et de leurs amours. « Le temps des cerises », film de Jean-Julien Chevrier, suit par exemple un homme et une femme qui se sont rencontrés par petite annonce pour aller ensemble à une manifestation. L’homme est un habitué des luttes collectives, la femme n’est jamais descendue dans la rue. La manifestation va très vite révéler leurs désirs. Il y a aussi « L'art de vieillir » de Jean-Luc Raynaud, avec la présence d'une femme de 80 ans qui a participé au film et qui parle de son rapport à la vie, à la sexualité, aux valeurs de l'être.

Pour Olivier Taramarcaz, le film de Rachel Lamisse, « Dina », est une perle : Il montre une montagnarde de 78 ans, qui vit toute seule dans un hameau à 1800 mètres d’altitude dans la vallée d’Aoste. Elle a vécu toute sa vie en autarcie, cultivant son blé, élevant des poules. Or, voici qu’un chemin de randonnée et une piste de ski passent devant sa porte.